Brèves du désordre 9

Révoltes à Merksplas – Dans la prison, environ septante prisonniers refusent de réintégrer les cellules. Ils commencent à gueuler contre les matons et à arracher des pierres. Ils mettent le feu à une table de ping-pong et détruisent des vitres. Le prétexte de cette révolte aurait été l’absence de sanitaires dans les cellules, ce qui oblige les prisonniers à faire leurs besoins dans des seaux. Au final, la police envahit la prison pour mater la révolte. Ensuite, les forces de l’ordre doivent se dépêcher d'intervenir aussi dans le centre fermé d'en face, car là aussi a éclaté une émeute. Le syndicat de matons parle d’une tentative d’évasion collective, tandis que la direction prétend qu’il s’agit de quelques détenus qui se sont révoltés. Un avocat des sans-papiers enfermés là-bas prétend que la direction a fait appel à la police pour briser une grève de la faim. Mais deux choses sont sûres et certaines : au cours de cette période, deux personnes se sont évadées du centre (et sont toujours dans la nature), et en septembre, la police a dû intervenir quatre fois dans le même centre pour réprimer des troubles. Le lendemain de la révolte, les matons ont entamé une grève de 24h pour protester « contre l’insécurité ». En même temps, la police a effectué un sweeping (une grosse perquisition) dans toutes les cellules et dortoirs.

Evasion – Un prisonnier se fait la belle de la prison semi-ouverte de Marneffe. Pendant la visite, il grimpe à travers une fenêtre du couloir et parvient ainsi à une voiture qui l’attend. Voilà ce qu’on appelle une « belle coopération ».

Les matons se lamentent – Les gardiens du centre fermé de Vottem ont fait deux heures de grève. Ils se plaignent du fait que ces trois dernières semaines, les agressions des prisonniers contre le personnel pénitentiaire ne cessent d’augmenter.

Solidarité dans la taule de Louvain – Vers minuit, une révolte éclate à la prison centrale de Louvain lorsque les matons essayent de mettre quelqu’un au cachot. Ils font appel aux flics pour les mater. La révolte se termine avec un blessé de chaque côté.

Prise d’otage de la directrice – A Lantin, un prisonnier essaye de s’évader en prenant en otage la directrice. Ce même homme s’était déjà évadé il y a un an du Palais de Justice de Bruxelles avec l’aide de copains qui, les armes à la main, avaient investi la salle d’audience.

Des bâtons dans les roues – Un chef d’entreprise d’une carrière de schiste située à Ottré se plaint de nombreuses attaques incendiaires contre ses engins de chantier. L’entreprise a déjà déposé 23 plaintes pour dégradations et incendies volontaires.

Les bagnoles crament – Ces dernières semaines, beaucoup de voitures, surtout des voitures de luxe et des voitures neuves, sont parties en fumée. A Gand, un incendie criminel vise le parking d’un concessionnaire Peugeot, à Mons une voiture de luxe est brûlée tandis qu’à Anvers, c’est une Mercedes et une camionnette qui sont cramées. Dans un dépôt à Tournai, 24 voitures saisies par la justice sont réduites en cendres. A Charleroi, 200 pneus sont incendiés sur le terrain d’un concessionnaire. A Hazeldonk, un camion est livré aux flammes, le même sort est réservé à un camion transportant sept voitures neuves. Plus tard encore, deux transports de véhicules neufs (à Rekkem et à Marke) sont incendiés.

Grèves – Dans une entreprise de métal à Chaudfontaine, des grèves sauvages éclatent à deux reprises. La première était la conséquence pratique d’un mécontentement général parmi les ouvriers. La deuxième était un mouvement de solidarité avec un ouvrier qui avait été viré après que la direction l’ait tenu responsable d’un petit incendie au sein de l’usine. Les ouvriers semblent déterminés à continuer la grève jusqu’à ce que leur collège soit réembauché. A Lasne, dans une entreprise de carreaux, une grève éclate parce que le patron n’a plus payé les salaires depuis juin, et n’a pas l’intention de le faire. Des grévistes crèvent les pneus de sa voiture.

Finalement un radar qui doit payer – A Louvain, un homme boute le feu à un radar qui l’avait flashé plus tôt dans la journée. L’homme a été arrêté et a déclaré qu’il n’avait pas assez d’argent pour payer l’amende.

Le 1er septembre, on serait fâché à moins – Dans la Haute Ecole du Commerce de Hasselt, un engin incendiaire est jeté dans le secrétariat de la direction. Un dimanche après-midi, l’école communale de Heverlee est prise pour cible : des fenêtres cassées, des biscuits dérobés de la cuisine, et les auteur(s) qui se servent de la peinture pour colorer les murs et du matériel scolaire. Dans une école à Tournai, quelques heures à peine avant le début de la nouvelle année scolaire, les vitres sont cassées et l’alimentation électrique est sabotée. Cette même nuit, une école à Keerbergen est également prise pour cible.

Guet-apens – A Molenbeek, une patrouille de police est tombée dans une embuscade. Attirée par un coup de fil anonyme, un groupe de personnes attendaient les flics et les ont pris à partie avec des bouteilles, des pierres et des cocktails Molotov. Les flics bruxellois dénoncent « le manque de respect total pour l’uniforme » et le fait « que c’est devenu un réflexe de se rebeller, de s’évader, d’insulter ou de se battre lorsque les gens sont confrontés avec du bleu dans la rue. »

La police a chaud – Un cocktail Molotov est jeté sur une voiture de police garée devant un commissariat à Gand.

Beau comme une église qui brûle – Le feu a été bouté à l’église de Kachtem la veille de l’enterrement du président de la fabrique de l’église. Le confessionnal est entièrement détruit par les flammes, le vitrail et les lambris sont endommagés. Deux semaines avant, cette église avait déjà été visée par des incendiaires quand ceux-ci ont incendié un panneau devant l’entrée.

Les transports en commun perturbés - A Anderlecht, un tas de papier en feu dans un tunnel cause un arrêt de la circulation des métros. On rappelle aussi que la STIB, à travers ses contrôles de tickets et d’identité, collabore aux rafles de sans-papiers.

Banque incendiée – A Laeken, un temple de l’argent est incendié. Le feu a été bouté dans l’espace « selfbanking » d’une agence bancaire ING. Le Parquet parle d’importants dégâts dans tout le bâtiment.

Un tag sur le Palais de Justice – A Bruxelles, un tag géant « Faut niker het systeem » est peint sur le Palais de Justice.

Des cages de visons ouverts – Dans une pépinière de visons à Otenhulle, des inconnus s’introduisent dans le bâtiment et ouvrent 300 cages, relâchant ainsi les visons. Les visons sont élevés pour utiliser leur fourrure dans des vêtements.

Incendie criminel sur un domaine militaire – Sur le domaine militaire de Brustem, à Saint-Trond, la camionnette de Marc Tuts, co-directeur de l’Aéroport Régional de Limburg (LRA) est incendiée. Un peu plus loin, une pelleteuse est également livrée aux flammes.

Eh oui – Lors de différentes interventions dans le quartier des Bressoux-Droixhe à Liège, les flics sont caillassés. Les flics font appel à des renforts pour mater ces insubordinations. La même nuit, le commissariat de police est attaqué : la plupart de ses vitres sont cassées.