Les obstacles à la liberté

A Esneux, près de Liège, le jeune Jordy Kasavubu est mort sous les balles du bijoutier Jean-Claude Bens, qui tire lors d’une tentative de braquage. Son corps n’est pas encore froid, son complice est encore à l’hôpital que voilà Christine Mattheeuws du syndicat neutre des indépendants (SNI) qui crie pour davantage de poursuites judiciaires. En même temps, le fils du bijoutier déclare dans la presse que les braqueurs prennent des risques, car ils défendront l’argent et le commerce pour lesquels ils ont travaillé. Celui qui complète le tableau est le brave citoyen qui approuve tout ça. Et il y a aussi Hassan Nassiri qui a comparu devant le tribunal de Nivelles, le jeune dont le complice a été tué l’année passée par un autre bijoutier, un nommé Olivet de Tubize. Le procureur a exigé 7 ans de prison ferme !
La protection de la propriété et de la marchandise prend des formes toujours plus hallucinantes. Les services de prévention des communes (comme par exemple Saint-Gilles) octroient des primes à ceux qui veulent bien équiper leur maison avec toute sorte de moyens technologiques contre le cambriolage. Grâce au lobbying des associations de défense des intérêts des commerçants (comme par exemple Unizo en Flandres, UMC et Comeos à Bruxelles et en Wallonie), l’Etat prévoit des subsides pour les supermarchés qui pensent à raviver leur intérieur avec un réseau de vidéosurveillance. A Liège, les associations de commerçants enjoignent les commerçants à donner des informations relatives à des « personnes suspectes » à la police. En même temps, Isabelle Morgant (UMC) se plaint de la faiblesse du nombre de commerçants qui savent qu’ils peuvent faire installer un bouton dans leur magasin, permettant à la police d’écouter à distance tout ce qui se passe. Et à Bruxelles, la police a obtenu l’accès permanent aux caméras installées à l’intérieur des magasins de la rue Neuve.
Dans un monde qui nous rend esclaves, qui nous puni, enferme et assassine à cause de ce foutu argent, il est grand temps d’une lutte où nous nous débarrassons de tout ce qui est riche, et de tout ce qui est pauvre. En temps de crise économique, la criminalité ne fera qu’augmenter. Nous continuerons notre combat pour un monde sans argent, en piétinant toutes les institutions et entreprises capitalistes.