Ils n'aiment pas qu'on touche à ça

Des simples autocollants (comme celui à côté) ont provoqué de l’émoi au sein des fonctionnaires de l’Union Européenne à Bruxelles ces dernières semaines. De jour en jour, ils travaillent à l’édification de la grande structure autoritaire sur le territoire européenne, se font directement responsables des noyades en masse d’immigrés dans la Méditerranée, organisent des déportations collectives et par avions militaires de tous ceux qu’ils considèrent indésirables. Ils décident de saigner des pays comme la Grèce, l’Irlande, le Portugal ou l’Espagne, appauvrissent de larges couches de la population au nom de l’économie, pour préserver le système capitaliste et le pouvoir étatique. Ils font passer dans tous les pays les directives anti-terroristes et policières afin de mater toute lutte, toute révolte. Ils contribuent par leurs lois, directives et projets de construction (de tracés TGV, de lignes à haute tensions,…) à la destruction accélérée de la nature, de l’environnement, nous rendant tous dépendants de leur système mortifère. Mais ça, vous le saviez probablement déjà.

Par contre, ce qui les inquiète que vous sachiez ou appreniez, c’est que leur pouvoir n’est pas aussi invulnérable qu’il le veut. Que l’Union Européenne n’est pas un fantôme, mais consiste d’hommes et de structures qui la font exister. Et ici, à Bruxelles, fourmille une bonne portion de ceux-là. C’est vrai, ils ne se hasardent que rarement dans les quartiers bruxellois, ils fleurissent dans leur bulle toujours en expansion qui se nomme « quartier européen » et dorment dans les quelques parties riches de la ville.

On pourrait le prendre comme un défi, un défi pour tous ceux qui ont la rage de ce monde et du pouvoir. Un défi de rendre Bruxelles « no go zone » pour ces eurocrates. Un défi de leur faire sentir que tout ce qu’ils bredouillent et décident sera toujours accompagné d’une franche hostilité sociale. Que le dégoût que nous éprouvons pour tout bureaucrate, pour tous les serviteurs et bâtisseurs du pouvoir, qu’ils soient locaux ou européens, n’épargne pas ces eurocrates.


La saison de chasse est ouverte !


Petite illustration de quelques hostilités récentes à l’égard des eurocrates
et des institutions européennes à Bruxelles.

Mai 2012
Des autocollants hostiles à l’égard des eurocrates surgissent dans le quartier européen. Les syndicats des fonctionnaires européens rédigent une lettre ouverte au président de l’UE, redoutant une augmentation de l’hostilité et exigeant plus de sécurité, plus de flics pour les protéger.
Des journalistes français et des parlementaires européens allemands dénoncent l’hostilité et la violence à l’égard des fonctionnaires européens à Bruxelles: sack-jackings, vandalisme, agressions, vols...

Avril 2012
Sur les lignes de métro menant vers le quartier européen, les eurocrates sont accueillis à plusieurs reprises par des groupes d’ « éléments incontrôlables » avec des chansons, clarifiant l’estime qu’ils ont pour ces serviteurs du pouvoir. Les eurocrates se sentent mal à l’aise, se cachent ou s’enfuient, les autres voyageurs rigolent. Les incontrôlables distribuent aussi des tracts et collent des affiches sur les rames du métro.
Mars 2012
La station de métro Schuman, sous le parlement européen, est entièrement recouverte de slogans pas très complaisants avec l’UE tels que « Eurocrates de merdes » ou « Nique le fric ».
Février 2012
A Saint-Josse, à deux pas du quartier européen, deux voitures de parlementaires européens, une bagnole d’un fonctionnaire de l’OTAN et une dernière d’un diplomate sont incendiées. Ces voitures sont en effet reconnaissables à leur plaque d’immatriculation spéciale : commençant par EUR, en lettres bleues sur fond blanc pour les parlementaires ; en chiffres et lettres bleus sur un fond blanc pour les assassins de l’OTAN ; commençant avec CD pour les diplomates.

Ou encore…
En septembre 2011, un incendie dans une cabine électrique plonge tout le quartier européen dans le noir. Les fonctionnaires sont obligés d’arrêter le travail et de quitter les bâtiments.
En mars 2011, en journée, un local technique dans le bâtiment du Conseil Européen est incendié. Des bidons d’huile y seront retrouvés par la police.
Pour finir, car elle était belle celle-là : en février 2011 a eu lieu le troisième braquage en un an d’une agence bancaire située à l’intérieur du parlement européen.