Nous voulons rompre avec la
routine quotidienne. On est piégé en permanence dans une toile
d'obligations. Dans une carrousel qui ne cesse de tourner. Si on ne
travaille pas, on ne peut plus payer les comptes. Si on ne paye plus
les comptes, tout est coupé et on est expulsé de la maison. Nous
nous levons le matin pour aller au boulot, le soir nous rentrons
fatigués, sans envie de créer nos propres projets ou de vivre nos
passions. Il est plutôt clair qui si rien ne change, on ne fera pas
demain ce qu'on ne fait pas aujourd'hui. Le train d'obligations et de
stress permanent qui nous écrasent, cherchent toujours à nous
décourager pour prendre nos vies en mains et les vivre à notre
guise. Courbé, on accepte tout.
Nous voulons
en finir avec la lutte pour la survie dans laquelle on est jeté.
Jour après jour tenter de boucler les fins du mois. Espérer que ce
sera le tour au voisin d'y succomber et pas le nôtre. Et à première
vue, il ne semble pas que les temps vont s'améliorer. On doit
regarder les choses en face : c'est à chacun de nous de
reprendre sa vie en main. Nous ne pouvons pas attendre, nous n'y
avons tout simplement ni le temps, ni l'envie.
Nous voulons
détruire toutes les institutions qui nous font avaler la merde
quotidienne. Depuis qu'on est né, il y a eu partout des personnes
cherchant de nous avilir et de nous abrutir afin de participer à la
marche de l'acceptation. Sur les bancs de l'école, ils nous
apprennent à obéir et ne pas bouger. On nous raconte combien belle
et géniale serait notre société. Et les tâches qui salissent
cette image, comme par exemple les prisons ou la différence entre
riches et pauvres, sont couvertes par le manteau du « mal
nécessaire ». Ensuite, il faut trouver du boulot, faire
carrière. Car celui qui ne veut pas travailler, n'aurait pas de sens
de responsabilité. Si nous ne voulons pas accepter toute cette
merde, il y aurait certes quelque part un assistant social pour nous
remettre sur le droit chemin, avec un peu de force. Et derrière
l'assistant, le flic, le juge et le maton attendent pour tenter de
nous briser.
Nous voulons
l'action directe pour éliminer tous les obstacles qui nous
oppriment. Nous ne voulons pas attendre jusqu'à ce qu'un quelconque
politicien cherche de nouveau à nous faire croire qui si nous
voterons pour lui ou le suivrions, tous nos problèmes seront
résolus. Et nous ne voulons pas nos plus les lendemains qui chantent
ou l'au-delà sacré. Personne ne nous prendre à la remorque. Ici et
maintenant, nous passerons à l'action que nous estimons nécessaire
et souhaitable. Toute institution, tout politicien, tout patron, tout
chef trouvera en nous toujours des ennemis. Nous rompons avec le
train train quotidien et l'acceptation d'un monde qui put la mort,
l'obéissance et l'oppression.