Brèves du désordre 43

Une nuit pas comme les autres • Mercredi 11 décembre 2013, rue Kespier à Asbeek, devant la villa de Jurgen van Poecke (directeur de la prison de Bruges) et de Katrien Verhegge (administratrice générale de l’institution Kind & Gezin). Il est 4h du matin lorsque part un incendie de l’une de leurs deux voitures, une Audi et une Citroën, garées dans l’allée de la maison. Les flammes ravagent les véhicules et se propagent même au garage de leur villa. Le feu a fait son travail : la villa est inhabitable. Inhabitable comme l’est toute cellule de prison. Invivable comme l’est un module d’isolement – cette prison à l’intérieur de la prison –  comme celui installé à Bruges. Insupportable comme l’est la torture blanche pratiquée contre les détenus en lutte. Et des responsables qui annihilent jour après jour des êtres humains dans les geôles belges, il y en a. C’est par exemple ce Jurgen Van Poecke, qui est directeur régional des prisons en Flandre et directeur de la prison de Bruges, la taule où se trouve l’infâme QHS. Cette nuit-là de décembre, les flammes devant sa villa l’ont réveillé, des flammes qui rappellent que la prison et ses responsables peuvent être attaqués, partout.


Du bordel pour inaugurer une année de révolte • La nuit du Nouvel An a été quelque peu agitée dans certains quartiers de Bruxelles, notamment à Saint-Gilles, Anderlecht et Molenbeek. A des dizaines d’endroits, des poubelles ont été mises en travers de la rue et incendiées, de petites barricades enflammées, comme pour rappeler à tout le monde que si une nouvelle année vient de commencer, on souhaite que ce soit une année de révolte. Quelques voitures ont aussi flambé, alors que des flics et des pompiers ont pu essuyer des jets de pierres et de pétards.

Vivent les évasions • A la prison de Lantin, un prisonnier s’est enfui en escaladant un mur protégé par des fils de fer barbelés. L’évadé a bénéficié de l’aide de plusieurs détenus, qui d’un côté ont fait diversion en faisant exploser un récipient en verre pour attirer les matons, et de l’autre ont fait une pyramide humaine pour lui faciliter la montée. A l’extérieur, des complices l’attendaient dans une voiture stationnée devant l’entrée réservée aux véhicules de la prison de Lantin. Quand un gardien est allé leur demander ce qu’ils faisaient là, il a été menacé par plusieurs individus armés. Une fois que l’évadé a rejoint la voiture, les complices ont relâché le gardien. Les recherches de la police n’ont rien donné. Une belle évasion, réussie aussi grâce à la solidarité entre prisonniers et à la détermination de quelques complices à l’extérieur !

Toc toc toc, il y a quelqu’un? • Au cours de la nuit du 23 décembre, des inconnus ont cassé l’entrée du bâtiment de la Police Fédérale à Hasselt. Ils ont d’abord défoncé la porte pour pouvoir se glisser à l’intérieur. Toute la salle d’entrée a été ravagée. Flics, porcs, assassins, débusquons-les là où ils ne nous attendent pas!

Détruisons les centres fermés • Dimanche après-midi (8 décembre 2013), une bande de joyeux lurons s’est pointée devant le centre fermé 127 bis à Steenokkerzeel. Après quelques mots échangés avec les détenus qui étaient dans la cour, les gardiens ont rapidement fait rentrer les prisonniers à l’intérieur pour éviter tout contact.... Même si le centre n’a pas brûlé ce jour-là et qu’aucune évasion n’a eu lieu, la rage s’est un peu exprimée face à ces prisons, avec des pétards, fumigènes et feux d’artifices, le tout accompagné d’un joyeux tintamarre. L’envie de cette ballade était de montrer de la solidarité avec les sans-papiers, de gueuler de la colère concernant l’existence des centres, et contre la mort d’un détenu cette semaine au centre fermé de Bruges.

Piquer comme la guêpe • Le 18 décembre 2013, des inconnus ont incendié la BMW de Georgios Papastamkos, vice-président du parlement européen et membre du parti grec Nea Demokratia. Il habite au square Ambiorix 32 à Bruxelles. L’attaque a ensuite été revendiquée en solidarité avec les anarchistes séquestrés par l’Etat. Rappelons qu’en l’occurrence en Grèce, des dizaines d’anarchistes se retrouvent aujourd’hui derrière les barreaux, accusés ou condamnés pour avoir attaqué le pouvoir, de différentes manières (attaques incendiaires, explosions, braquages, fusillades avec les flics, sabotages...). Dans d’autres pays aussi, comme en Italie ou en Espagne, des anarchistes se retrouvent derrière les barreaux, incarcérés pour tenter de freiner leurs luttes contre l’Etat. Quelques jours plus tard, tôt le matin, un mystérieux incendie a frappé les garages de l’ambassade d’Italie à Bruxelles. L’Italie, ce pays qui se distingue depuis longtemps dans la répression contre les anarchistes.

Saint Sylvestre anti-construction • Peu après minuit, un incendie s’est déclaré dans les installations de l’usine cimentière CBR à Harmignies, qui figure parmi le top 15 des plus importants sites de production de ciment blanc du monde. C’est même la seule usine à fabriquer ce type de produit dans le Benelux. A l’arrivée des pompiers, les hangars de l’usine étaient déjà en feu. Cet incendie a saboté une des structures indispensables au développement capitaliste. En effet, les chantiers poussent partout, pour construire des prisons, des centres commerciaux, des institutions, des lofts, éliminant les quelques marges de vie qui nous restaient encore. S’opposer à ces chantiers, c’est s’opposer à une société basée sur le fric et le pouvoir. Les possibilités sont infinies : saboter des engins sur les chantiers mêmes, couper les axes d’alimentation (transports, énergie, matériaux bruts) vers les chantiers, mettre des bâtons dans les roues des structures qui leur sont indispensables, comme cette usine cimentière CBR à Harmignies.

Action contre l’Opus Dei  • La nuit de Noël, un bâtiment de l’Opus Dei à Louvain, organisation chrétienne de droite et fascisante, a été ciblé par quelques individus: tags et bombes de peintures contre la façade. Pendant 7 ans, ce même bâtiment était occupé et fonctionnait comme centre social autonome et libertaire. Cette action a eu lieu en solidarité avec le centre autonome Rote Flora à Hambourg (Allemagne), menacé d’expulsion.