Grève à l'école

Le sentiment du lundi matin. Ça fait des années que je ne suis plus allé à l'école, mais son souvenir est resté bien vivace. Ces pieds de plomb sur le chemin de l'école. Peut être que je m’en souviens bien parce que, aujourd’hui, ce n'est pas tellement différent. Juste qu’ aujourd'hui, c'est vers le travail que je me traîne. Ce sentiment de lundi matin n'est donc pas le privilège des écoliers et il ne se limite d'ailleurs pas au lundi matin.
Un certain ministre de l'éducation flamande s'étonnait du fait que le tract ci-dessous ne contenait pas d'exigences, n'avait pas comme motif particulier l'une ou l'autre réforme. En effet, cet appel n'a pas besoin d'autre motif que le train-train quotidien et ses ordres. Cet appel ne veut rien d'autre qu'un moment de rupture parce qu'il n'exige rien et tout en même temps.
Dans l'élan du jour annoncé, des tracts ont été distribués et des affiches collées auprès des écoles de certaines villes, à Louvain surtout. Sur les murs de plusieurs écoles, des tags sont apparus et quelques portes d'entrées ont été bloquées à la colle. Huit bus de la compagnie de transport public De Lijn ont également été tagués avec des slogans contre l'école.


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Nous ne nous tairons pas!
Nous ne vous écouterons pas!


Lundi matin, bien trop tôt. Le réveille sonne. Le weekend a été beaucoup trop court et la routine va recommencer.
De retour à l’école, je suis à nouveau en retard. Mon casier judiciaire, mon journal de classe, est à nouveau rempli. La récré, l’heure fixe de «liberté». On a l’air de prisonniers. On a toujours peur de se faire prendre. Quand on fume, quand on se balade dans les bâtiments ou qu’on enfreint les règles.
De retour en classe, pas fait les devoirs. Je le sentirais dans mes points, les points avec lesquels on nous classe sur base de notre manière de penser et d’agir.
La dernière heure de cours, je pense à la liberté. Encore des jours à souffrir avant les vacances. Goûter deux mois à la liberté et puis à nouveau obéir.

La cloche sonne, le signal de la délivrance. Mais à la maison, c’est la pile de bouquins qui m’attend. Ce qu’on a pas pu faire à l’école, faudra le faire à la maison.
Je pense à demain, demain ressemblera à hier, comme hier ressemblait à aujourd’hui. La routine de l’obéissance, passer des heures à écouter les conneries qui nous dictent comme on devrait se comporter. Un par un, on nous éduque à devenir des instruments identiques.

On en a marre!
On en a marre d’obéir, d’écouter et d’être punis quand on ne le fait pas.
Nous ne nous tairons pas, nous n’écouterons pas.

Nous appelons à résister!


Lundi 10 mai va être un jour plein de plaisir, le jour où nous faisons ce que nous voulons. Un jour où nous apprenons ce que l’école ne peut pas nous apprendre, découvrir la liberté!
Avec ou sans mot d’excuse, ne vas pas à l’école. Fais ce que tu veux!