Si on regarde une prison ou un centre fermé, on voit des murs, des barbelés et des caméras. Derrière ces murs se trouve un directeur, quelques assistants sociaux, et une meute de matons qui rendent possible au quotidien l’enfermement des prisonniers. En général, les personnes concernées nient leur rôle, soutenus malheureusement par de nombreuses voix à l’extérieur. On nous sort alors une histoire du genre : « c’est le gouvernement qui décide dans ces lieux, le personnel pénitentiaire ne fait que son boulot. » Et ensuite vient l’histoire des politiciens : « nous, les pauvres, nous ne faisons que notre travail dans un système qu’on n’a pas créé. » Nous connaissons ces histoires depuis longtemps, où chacun s’efforce de rendre tout bien plus compliqué que ça ne l’est réellement. A la fin, on en arrive au point où plus personne n’est responsable de ces camps et, pire encore, on finit par penser que les responsables sont en définitive les prisonniers eux-mêmes. Eh bien, nous ne souhaitons pas participer à ce jeu. Et heureusement, dans la rue, beaucoup d’autres personnes s’efforcent d'arracher les bandeaux qu’on a mis sur leurs yeux.
Bien sûr que les directeurs, les matons et les assistants sociaux sont responsables de la survie des prisons. Et bien sûr qu’ils partagent cette responsabilité avec chaque patapouf au gouvernement qui décide au quotidien de vies humaines ; tout comme chaque flic ou juge qui remplit les taules de ses propres mains.
Mais il y a quelque chose de plus. Les prisons et les centres fermés sont devenus de véritables entreprises. Une entreprise qui crée des emplois, qui conclue des affaires avec d’autres entreprises, qui se sert des prisonniers comme d'une main d’œuvre à bon marché. Une entreprise qui a besoin de l’économie, tout comme elle est elle-même nécessaire à l’économie. Beaucoup de gens, d’entreprises, d’institutions et d’argent y sont impliqués. La responsabilité du fonctionnement des prisons et des centres fermés est donc diffuse : derrière les façades, mais aussi beaucoup plus proche de nous. Il y a les ouvriers qui sont en train de les construire, les entreprises qui s’y font du fric, les institutions qui contribuent à leur gestion. Ces responsables ont des noms et des adresses, se rencontrent à chaque coin de rue. En mettant des bâtons dans leurs roues, leurs responsabilités peuvent être mises à nu, elles deviennent beaucoup plus difficiles à cacher ou à retoucher. Un costume et même une combinaison bleue ne servent plus à les camoufler. Ce qui reste, ce sont les sales collaborateurs qu’ils sont.
Ces entreprises et ces institutions se trouvent partout, donnant à chacun et chacune d’entre nous la possibilité d’attaquer ce qui rend possible les prisons et les centres fermés.
En suivant le lien internet ci-dessous, vous pouvez retrouver des informations pratiques sur une partie des personnes, des institutions et des entreprises qui collaborent à la gestion des prisons et des centres fermés en Belgique.
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