Ils cherchent des mouchards; ils ne trouveront que des mollards
Quelques mots provocants pour t'éperroner. Une conversation innocente ; seulement pour faire un brin de causette. Quelques questions creuses pour obtenir une première réponse. Puis des menaces, du chantage.“Si tu ne parles pas maintenant, tu le paieras cher après”.
La routine quotidienne dans les commissariats de police est dans les jeux psychologiques. A chaque fois, ils essaient de te faire parler jusqu'à ce qu'ils aient quelque chose pour te coincer.
En dépit de toutes les nouvelles techniques (l'analyse ADN, les caméras de surveillance...), les services policiers se basent toujours sur ce moyen séculaire de l'Inquisition: l'interrogatoire. Car malgré toutes les séries policières où des affaires sont résolues dans les moins de 24 heures grâce à une trace ADN improbable, l'affligeante réalité est que la plupart des gens sont condamnés sur base de simples déclarations. Des déclarations qu'ils ont faits eux-mêmes, ou que d'autres ont fait. Ainsi, cette invitation, nous la recevrons à chaque fois : balance ton voisin et tu t'en sortiras mieux.
Cela n'est pas surprenant, c'est le credo de notre société: pousse un autre dans la merde et rampe sur son dos. Ça se passe ainsi sur les lieux de travail, parfois même dans la rue. Dans la bouche des flics et des juges, ça devient: pousse l'autre dans la merde ou on t'y pousse toi. Le chantage ne rate pas son but, nous connaissons malheureusement les exemples. Quoique ce n'est pas donné que la balance s'en sorte mieux, la police n'ayant pas de loyauté particulière envers ses collaborateurs.
Balancer, dénigrer les autres ou coopérer pour être dans les petits papiers du juge, c'est une surenchère du vice. Ils nous montent les uns contre les autres et la Justice ricane depuis le banc de touche. Puis après que chacun soit devenu le bâtard de l'autre, on pourra tous aller crever dans un coin.
Qu'ils fassent leur sale boulot eux-mêmes. Le refus de collaborer, de te balancer toi-même ou les autres, ça ne nous rend que plus forts. Refuser de dénoncer, de manière inflexible. Ne pas nous laisser diviser. Ils peuvent crier, hurler, taper, flatter, faire des promesses... « Rien à déclarer ».
Dans les milieux anarchistes/anti-autoritaires, les limiers de l'État farfouillent aussi. Plusieurs compagnons ont été appelés avec la demande de faire passer des infos. Ils posent aussi bien des menaces que des cajoleries sur la table. La recherche des balances s'ajoute à la découverte d'une caméra de surveillance dans la maison des compagnons, le passage à tabac de compagnons menottés dans les commissariats de police, les fouilles et les intimidations lors des contrôles d'identité, leurs divisions fabriquées entre les 'bons' et les 'mauvais' qu'ils essaient de nous imposer. L'État est prêt à sortir du placard toute une série de techniques de répression pour diviser et briser ses ennemis. À cela, nous ne pouvons répondre qu'en renforçant la solidarité. Derrière la diversité des pratiques et d'angles d'attaque, nous nous retrouvons ensemble sur une même base anti-autoritaire. Et à l'opposé total de cette posture, en l'État, nous ne pouvons voir qu'un ennemi. Et quand il essaie d'appliquer ses sales techniques sur certains de nos compagnons, nous serons toujours de leurs côtés. Soutenons-nous les uns les autres dans une attitude de refus total et de non-collaboration face à la Justice, ses limiers et ses copains journaleux.