Brèves 26


L’ambassade syrienne à Bruxelles attaquée – En réaction aux bombardements par le régime syrien de villes et de régions insurgées, un groupe de personnes ont pris d’assaut l’ambassade syrienne à Bruxelles tard le soir. Elles ont pénétré dans le bâtiment et l’ont saccagé. Un diplomate ou un vigile syrien a essayé d’écraser des manifestants sur le trottoir avec sa voiture et au final, les flics ont arrêté une vingtaine de personnes. Un assaillant a été renversé par une bagnole de police et a eu la jambe cassée. Car en fin de compte, le pouvoir est partout pareil dans le monde : l’ordre doit régner et ceux qui ne l’acceptent pas, sont réprimés d’une manière ou d’une autre. Si nous sommes solidaires avec le soulèvement en cours en Syrie, c’est parce qu’il tend vers la liberté, parce qu’il prend corps dans la résistance sociale et diffuse. Et après une éventuelle chute du régime de Bashar, ce combat pour la liberté continuera, comme on le voit aujourd’hui par exemple en Egypte où ceux qui veulent transformer radicalement les bases de la société s’affrontent désormais aux conservateurs, au régime militaire « de transition », aux intégristes. Il nous faut donner de l’oxygène à ces soulèvements en cours, pour qu’ils aillent au-delà de la contestation d’un régime particulier et fassent exploser les contradictions entre exploiteurs et exploités, entre riches et pauvres, entre conservateurs et révolutionnaires, entre partisans de la liberté et partisans du pouvoir et de l’ordre. L’enjeu est là, et pas dans les histoires géopolitiques entre différents Etats ou encore dans « l’indignation » de chefs d’Etats démocratiques face aux massacres perpétrés par d’autres régimes (ces pays démocratiques, n’ont-ils pas livré des guerres récemment, ne répriment- ils pas les révoltés chez eux, ne protègent-ils pas les intérêts des riches et des puissants ?). Contre tous les pouvoirs, que vive l’insurrection !

Attaquer le commerce et l’économie – Dans la morne ambiance de la grève générale, quelques notes discordantes se sont quand-même fait entendre. Comme par exemple à Nivelles. Là, un groupe de manifestants, clairement pas contents de voir tant de commerces continuer comme si de rien n’était, se sont rendus dans une rue commerciale. Ils sont rentrés dans les magasins et ont menacé de tout casser s’ils ne fermaient pas. Chose faite, les commerçants ont pris peur et ont fermé leurs boutiques, sans pour autant renoncer à appeler directement leurs amis les policiers. Quelques personnes ont été arrêtées plus tard, accusées d’avoir participé à cette action de grève offensive. Elles ont été relâchées plus tard. A Mons, au moins six commerces du centre-ville ont vu leurs vitrines pétées le soir de la grève. Et finalement à Louvain, le domicile privé de l’échevin du travail et de l’économie, Brepoels, a reçu une visite nocturne d’inconnus enragés : ils ont jeté de la peinture sur la façade et y ont peint le slogan « Mort à la morale du travail et de l’argent » et « Bonne nuit, monsieur le Président ».

Un peu de bordel aux Marolles et à Saint-Gilles pendant la grève – Le jour de la grève, une bonne centaine de personnes, voulant déclarer échec et mat au capital, à l’Etat et aux gestionnaires des luttes, sont descendues dans la rue. Criant des slogans comme « Ni patrie, ni patrons n’arrêteront nos rébellions », « Vol, pillage, sabotage », l’immanquable « Flics, porcs, assassins » ou encore « Ni flic, ni fric… vol, pillage, sabotage ! », lançant des pétards et taguant les commerces et les murs sur le passage, elles ont avancé des Marolles vers Saint-Gilles. Là, la police arrivant en nombre et en tenue anti-émeute, a chargé les manifestants. Dans la foulée, un combi muni d’une caméra sur le toit a été dégradé. Une vingtaine de personnes ont été arrêtées puis relâchées.

Eurocrate, mange ta cravate !... et va chier – A l’aube d’un sommet européen à Bruxelles, dans la nuit, quatre voitures sont incendiées dans le quartier européen. Plus tard, sur internet, un communiqué revendique l’incendie volontaire : « Communique posthume. Nous, 4 membres du Front Révolutionnaire des Voitures Insoumises, revendiquent notre décision, prise dans la nuit du 29 janvier, de partir en grève. Une grève sauvage, illimitée et irrévocable. Nous désertons de manière définitive et fulminante nos propriétaires respectifs, c’est-à-dire deux membres du Parlement européen, un fonctionnaire de l’OTAN et un diplomate. Transporter ces chefs vers leur boulot, être reconnus dans la rue en tant que serviteurs de ces ordures… c’était trop. » En effet, les voitures des parlementaires européens sont reconnaissables à leur plaque d’immatriculation : lettres bleues sur un fond blanc, commençant par « EUR ». Celles des fonctionnaires de l’OTAN sont lettres bleues sur un fond blanc ; et celles des diplomates commencent toujours par « CD » (soit en vert sur fond blanc, soit en rouge sur fond blanc). La chasse est ouverte !