Grève générale: débordons du plateau!
Le 30 janvier, une grève générale paralysera le pays. « Dénoncer les mesures d’austérité prises par le nouveau gouvernement », tel est le mot d’ordre du front commun syndical. « Il nous faut tous nous serrer la ceinture », tel est l’appel du gouvernement et des organisations patronales. En un clin d’œil, on voit que ces deux camps se trouvent sur un même terrain : celui de la gestion de l’économie, de l’exploitation et du travail. Les seules différences, ce sont les accents qu’ils posent dans leur fameuse « concertation sociale » : quelques miettes en plus ou en moins, voilà ce dont ils discutent. Et s’il faut, « une grève » ou quelques « blocages » en appui.
Nous ne rentrerons pas dans ce jeu-là. Revendiquer quelques miettes ne nous intéresse pas. Nous ne voulons pas sauver l’économie, ni l’Etat - qu’ils crèvent et tous les partis, politiciens, leaders syndicaux, organisations patronales, capitalistes, patrons, chefs, négociateurs, médiateurs, avec !
Aujourd’hui, vu les temps sombres qui s’annoncent et le durcissement des conditions de survie qu’ils nous programment, on ne saurait nous rallier qu’autour d’un cri, non-négociable et sans compromis : nous voulons vivre ! Pour vivre, pour vivre vraiment, il faut abattre tout ce qui asphyxie la liberté. Se battre pour moins, reviendrait à cautionner l’exploitation dans son ensemble.
Dans la rue donc, le 30 janvier et tous les autres jours de l’année. Non pas pour se disputer avec le gouvernement autour de quelques points de leur politique, mais pour se débarrasser une fois pour toute de toute la politique, de toute la gestion de nos vies. Non pas pour exiger plus d’avantages pour telle ou telle catégorie d’exploités (travailleurs, chômeurs, sans-papiers, retraités), mais pour se défaire de toutes les catégories qui construisent ce monde.
Certes, il s’agirait là d’un saut dans l’inconnu. L’inconnu qui se savoure avec le goût de la révolte sans médiation, de l’attaque contre les institutions, le rêve d’un monde libre où il n’y aurait plus de riches, ni de pauvres.
Sortons des rangs, foutons le bordel. Il n’y a que dans l’absence de toute direction, de toute autorité, de toute loi, qu’on saurait reprendre goût à la vie, à nos capacités d’organiser nous-mêmes nos vies, au courage qui n’hésite pas à détruire afin que puisse naître un nouveau monde.
A bas le travail et les chefs ! Aggravons la crise ! Sabotons l’économie et l’Etat !