Egypte
Le Caire en feu et en flammes
Depuis le quartier Bulaq au Caire,
plusieurs attaques ont été menées ces derniers temps contre le
complexe avoisinant de Nile City. Ce terrain abrite des sièges de
multinationales (comme Mobinil) et des hôtels de luxe. L’opulence
et le luxe de la classe riche de Caire confine ici à un des plus
grands bidonvilles. Les habitants de Bulaq sont constamment menacés
d’expulsion, permettant l’extension du complexe. Fin juin, un
incendie ravageur a provoqué au moins un mort dans le bidonville.
Comme il n’y a pas de canalisations d’eau, les habitants sont
allés demander accès à l’eau de Nile City pour éteindre le feu.
Mais les gardiens ont refusé. Les habitants ont alors attaqué le
complexe. Fin juillet, des centaines de voitures autour du complexe
ont été cramées. Début août, un groupe de personnes, munies de
cocktails molotovs, ont attaqué à nouveau le complexe même. Il y
aurait eu au moins 6 morts dans les affrontements. Les pauvres ne
veulent plus se taire…
Tunisie
Vous nous avez volé notre
soulèvement, la révolution sociale vous balayera !
En Tunisie, à Sidi Bouzid, berceau du
soulèvement contre le régime de Ben Ali, des milliers de personnes
sont descendus dans la rue et se sont affrontés aux forces de
l’ordre. Ils ont forcé l’accès au bâtiment du gouvernorat et
l’ont mis à sac ; le siège du parti islamiste au pouvoir,
Ennahda, a été une fois de plus incendié. Après la chute de Ben
Ali, le nouveau pouvoir cherche à s’installer, mais se heurte
régulièrement à des fortes oppositions populaires qui veulent
« continuer la Révolution ». Certaines mesures du
nouveau gouvernement, comme un décret stipulant la non-égalité
entre hommes et femmes ou encore des punitions plus lourdes pour des
émeutiers, provoquent la colère des gens qui voient comment la
révolution leur a été volée. Après les heurts, quelques dizaines
de personnes ont été arrêtés à Sidi Bouzid. Quelques jours plus
tard, une grève générale paralyse la région pour exiger la
libération des arrêtées. Le gouvernement a cédé dans une
tentative de calmer le jeu. De fait, nous reconnaissons dans ces
troubles et révoltes une vraie tension révolutionnaire, qui
essaye de se frayer un chemin pour transformer radicalement la
société entière basée sur le fric et l’autorité. Comme une
telle transformation n’est pas possible à travers l’Etat ou le
pouvoir, il est encourageant et prometteur que les révoltés de Sidi
Bouzid n’hésitent pas, ne reculent pas et s’en prennent
aujourd’hui aux nouveaux puissants de Tunisie.
Inde
Pour régler radicalement le
problème social en suspens
Dans une grande usine automobile de
Suzuki à New Delhi, des émeutes particulièrement graves ont
opposés les ouvriers de l’usine aux contremaîtres et à la
direction. Le feu a été mis à la poudrière quand un ouvrier a
frappé un contremaître, qui avait ensuite été suspendu. En
colère, une foule d’ouvriers munis de barres de fer, ont marché
sur l’usine. Ils ont forcé l’accès et ont blessés 90
contremaîtres, plusieurs managers et cadres. Le directeur du
personnel de l’usine a été brûlé vif. Une partie importante de
l’usine a été détruite par les flammes tandis que les bureaux de
l’administration ont été mis à sac. Des centaines de policiers
sont intervenus pour repousser les révoltés, au moins 88 ouvriers
auraient été arrêtés. Les conflits sociaux en Inde sont
virulents, d’autant plus qu’une grande majorité des travailleurs
ne se laissent plus leurrer ou calmer par les mots d’ordre des
syndicats. Ils se méfient des cadres syndicaux, qu’ils accusent de
corruption et de collusions avec les capitalistes et les castes
dirigeantes. Que la révolte en finit radicalement avec
l’exploitation et le capitalisme !
France
Une flambée de révolte après un
meurtre policier
Dans le quartier nord d’Amiens, des
centaines de personnes se sont révoltés après qu’un jeune a été
tué lors d’une course-poursuite par la police. Pendant plusieurs
nuits, des barricades enflammées ont été érigés afin de retarder
l’avancée des forces de l’ordre. L’éclairage public a aussi
été saboté. Les policiers ont été attaqués à coups de pierres,
cocktails Molotov, tirs à la chevrotine et mortiers. Un bureau de la
police nationale a été saccagé, une école a été incendiée et
un centre de loisirs appartenant à l’administration communale a
été livré aux flammes. Lors d’une marche de commémoration
quelques jours plus tard, les esprits ne se sont pas laissés
calmer : tout le long du trajet, des poubelles et des voitures
ont été incendiées.