Brèves du désordre 36

La belle – Vers deux heures du matin, deux prisonniers sans-papiers s'évadent du centre fermé pour illégaux de Steenokkerzeel, le 127bis, en coupant les barreaux. Bon courage aux fugitifs.

Bas les pattes de mon corps - Les murs et monuments sur le point de rassemblement de l'annuelle marche pour la vie (contre le choix de pouvoir avorter), organisée par des associations de catholiques intégristes, de conservateurs et de fascistes ont été recouverts de slogans comme « Avortement libre », « Libre choix », « Avortez le pape, mon corps est à moi »,... C'était près de la gare centrale, et plus personne n'y sera passée sans avoir lu et vu les nombreuses cris de bataille pour l'avortement libre, la sexualité libérée, la liberté des esprits et des corps...

Cache-cache – Cinq véhicules banalisés de la police, garés discrètement sur un parking privé un peu hors de la ville de Hasselt, ont été bien amochés : vitres brisés, carrosserie fêlée, rétroviseurs arrachés, pneus crevés,... Flics en uniformes, flics en civils, flics sur le coin de la rue, flics derrière les écrans des caméras... hors de nos vies !

Vingt – Pour la vingtième fois depuis 2007, les bureaux du parti fasciste Vlaams Belang a Gand ont été attaqués. Cette fois-ci, les assaillants ont jetés des bombes de peinture et ont peint le slogan « Le squat continue » sur la façade.

Crame, chantier, crame – Dans le zoning industriel d'Anderlecht, un incendie volontaire s'est déclaré sur le chantier de construction d'une nouvelle structure industrielle. Il n'y a pas de détails sur les dégâts, mais la police dit d'avoir arrêté le coupable de l'incendie qui aurait volé du cuivre sur le chantier avant d'y bouter le feu. En tout cas, opposons-nous de mille manières à la construction d'horreurs comme des usines et à l'extension des zones industriels.

Au-delà des frontières – Mi-avril, l'ambassade de la Belgique à Berlin a été attaqué : des assaillants ont jeté de la peinture noir, fracassé la porte d'entrée, arraché le parlophone et ont peint le slogan « Bezahlt », c'est-à-dire, payé ou comptes réglés. Nous saluons cette attaque contre cette représentation de l'Etat belge, Etat que nous combattons ici comme nous voulons abattre tous les Etats du monde entier. En France, fin avril, un sabotage incendiaire a détruit 4 engins de chantier de l'entreprise Eiffage, constructeur notoire de prisons (en France comme en Belgique). Dégâts estimés : 500 000 euros.

Sabotage – La veille d'une manif européenne des bateliers contre les nouveaux règlements dictés par l'Union Européenne, pas moins de 30 écluses (soit un sur deux) ont été sabotés sur l'ensemble des voies navigables wallonnes. Deux types de dégradations ont été commises : de la glu a été apposée sur les serrures des locaux donnant accès aux postes de commandes des écluses et des câbles électriques ou hydrauliques ont été sectionnés. Parmi les installations les plus touchées, celles qui sont sur le canal Charleroi-Bruxelles et sur le canal du Centre, en particulier, l’écluse d’Obourg. Lors de la manif à Bruxelles, les bateliers en sont d'ailleurs venus aux prises avec les policiers.

« Libérez Saint-Gilles » - Début avril, un inconnu a appelé à la prison de Saint-Gilles et a menacé qu'il y avait une charge explosive cachée dans les bâtiments. L'inconnu revendique la libération de tous les prisonniers de Saint-Gilles. Après une fouille, la police n'a pas trouvé rien de suspect ; la prison n'a pas non plus été évacuée. Par contre, quelques jours plus tard, c'est l'alerte à la bombe dans le centre commercial Basilix à Berchem-St-Agathe. La police ordonne l'évacuation et fouille le bâtiment sans rien trouver. Encore quelques jours plus tard, c'est le tour au Palais de Justice de Bruxelles. Plusieurs équipes de policiers fouillent en vaine les bâtiments. « Mille institutions du vieux monde sont marquées d'un signe fatal. »