Brèves de désordre du numéro 45

LE CONNARD DE LA SEMAINE
Johan van Wassenhove, je bent een klootzak, Johan van Wassenhove, t’es un couillon, ce n’est qu’un des slogans apparus sur les murs de l’église, de l’école et d’une villa dans le village Zevergem en Flandre Occidentale. Dans ce village habite en effet le PDG de l’entreprise de construction internationale Denys, Johan van Wassenhove. Cette entreprise a remporté le contrat pour la construction de la maxi-prison à Bruxelles. D’autres slogans apparus disaient «Johan Van Wassenhove dans sa villa, le reste en prison», «Contre la maxi-prison à Haren» ou encore «Johan van Wassenhove se fait du fric sur l’enfermement». Les auteurs de ces slogans n’ont par contre pas touché l’immense villa de Van Wassenhove.
Van Wassenhove a découvert ces slogans en rentrant hier, épuisé, “d’un voyage d’affaires” en Arabie saoudite. Il ne voulait pas faire de commentaires dans la presse, mais était visiblement embêté par cette affaire.

PEINTURE ET TAGS SOLIDAIRES SUR LE PALAIS DE JUSTICE DE LIEGE
Jeudi 19 juin 2014, peu avant 03h30, des inconnus ont jeté de la peinture rouge sur le Palais de Justice de Liège. Sur le mur, ils ont laissé le tag « Solidarité avec les prisonniers ». Le produit lancé, très difficile à éliminer, a donné du mal à l’équipe du service ’Propreté’ de la ville de Liège qui, armée de deux nettoyeurs à haute pression, s’est attelée jeudi matin à nettoyer la façade.

VISITES à DOMICILE
Cocktail molotov dans une ferme truffée de keufs
Début avril, un molotov a été jeté sur la voiture d’un policier habitant à Oreye. Le véhicule était stationné devant son domicile. Le véhicule a été détruit et les flammes ont aussi dégradé la façade de la maison. L’habitation de cet inspecteur travaillant dans la police judiciaire est un logement de service qui se trouve dans une ancienne ferme où habitent... six ou sept autres policiers.
“Monsieur, êtes vous bien...?”
Mi-avril, un homme s’est présenté au domicile de Laurent Carlier, inspecteur de police à Bruxelles, habitant à Frasnes-lez-Gosselies (Les Bons Villers). Lorsque l’inspecteur lui a ouvert, le visiteur lui a demandé son nom, avant de sortir une arme à feu et tirer dans sa direction. L’inspecteur a eu le réflexe de refermer la porte et n’a pas été atteint.
Comme quoi, les défenseurs de l’ordre ont bel et bien des noms et des adresses.

EVASION REUSSIE
Vers 19H15, deux détenus du centre fermé pour illégaux de Merksplas ont attiré une gardienne dans des toilettes sous un faux prétexte. Ils l’ont alors maîtrisée, lui ont volé ses clés et l’ont enfermée dans la pièce. Ils ont ensuite utilisé les clés pour sortir de la prison, sont passés à travers un trou qui avait été coupé dans la clôture et ont pris la fuite à bord d’une voiture qui les attendait à l’extérieur. La police a fait appel à l’intervention d’un hélicoptère pour retrouver les deux fuyards, heureusement sans succès.
Oui, la passion pour la liberté est assurément plus forte que les barreaux.

VENGEANCE CONTRE LES FLICS A SAINT-GILLES
Le 20 mai 2014, un homme suspecté d’avoir cambriolé un restaurant et un chantier est poursuivi par les keufs à Anderlecht. Il aurait alors sauté dans le canal afin d’échapper aux limiers de l’Etat. Il s’est noyé et est mort. La police se presse, une fois de plus, pour déclarer que ce mort « ce n’est pas de sa faute ». La triste série de personnes mortes lors d’interventions policières continue donc, avec en moyenne une personne par mois tuée à Bruxelles par les keufs. A Saint-Gilles, quelques jours plus tard, des dizaines de jeunes commencent à casser des voitures et s’affrontent furtivement aux flics. Plusieurs personnes sont arrêtées, et ils déclarent que leurs actions sont « une vengeance pour l’homme noyé par la police dans le Canal ». Ces jeunes nous indiquent le chemin de la révolte et de la solidarité: la question s’est soit subir, soit agir maintenant, par l’émeute et l’attaque, au terreur que les flics excercent à Bruxelles (et ailleurs).

NON, PAS POSSIBLE! DES PÈLERINS CONTRE LA PRISON?
Pendant la nuit de lundi 16 juin, de nombreux slogans contre la prison, contre la religion et contre toute oppression ont été peints sur trois bâtiments religieux dans le Brabant Flamand. La Basilique Notre-Dame à Scherpenheuvel, le plus important lieu de pèlerinage en Belgique, a été recouverte de slogans, ainsi que deux autres églises dans les villages de Keiberg et de Schoonderbuken. Selon la presse flamende, il s’agirait d’une action contre la construction de la nouvelle prison à Haren, complété par des slogans contre la religion. Les slogans disaient entre autres « Moins de murs, plus de liberté », «Vive la révolte. Pas de maxi-taule à Haren » et « Les fondements de l’oppression sont l’église, le travail et la prison.»

ATTAQUES ANTIPOLITIQUES
Pas tout le monde s’est contenté de moquer le cirque des élections et les citoyens qui allaient faire leur devoir en allant aux urnes. Dans nombreuses villes et villages, au sud et au nord du pays, des panneaux électorales (tous, et pas juste d’un parti particulier) ont été cassés, peinturlurés ou brûlés. A Beersel, juste à côté de Bruxelles, c’est une petit camion appartenant au NVA qui est incendié la veille des élections, avec tout la propagande du nationaliste Ben Weyts dedans. A Engis, c’est l’Audi A4 de la conseillère  MR Katty Tosi qui a brûlée comme une torche pendant la nuit.


AU MOINS DEUX MATONS K.O.
Les gardiens de la prison de Bruges sont depuis vendredi 13 juin en service minimum, c’est-à-dire qu’ils ont supprimé les visites, les douches et les promenades des détenus. Ceci vient en réponse à une attaque «bien précise et préparée» contre deux gardiens. Les deux matons ont été attaqués avec une arme improvisée, une pierre dans une chaussette, et ont été blessés au crâne et au bras. Quelques jours avant, un détenu avait attaqué un membre du personnel qui travaille pour le service médical. Et la dernière bonne nouvelle, c’est qu’aussi pendant le mouvement des matons, encore d’autres matons ont été agressés par des prisonniers ! Il y a donc de quoi se réjouir.