À tous les vents...

À tous les vents... plus de gestion de stationnement

Garer sa voiture dans la ville est une réelle frustration. Même en tant que riverain doté d'une carte à placer derrière la vitre de sa bagnole, c'est encore une réelle épreuve de suivre toutes les règles et d'éviter les amendes. Pour ceux sans carte de riverain ou dans les zones où elle n'est pas acceptée, ils ont installé des automates bleus où l'on doit acheter un ticket. Pour un ou deux euros par heure, ça devrait te dispenser des faux jetons en uniforme venant te casser les pieds. Car, évidemment, tout est mis en œuvre pour contrôler si on joue bien le jeu et, le cas échéant, pour nous punir si nous refusons ou ne respectons pas le règlement. Simplement dit, il y a deux façons dont les communes effectuent les contrôles. Certaines administrations paient une entreprise privée comme Securitas ou Group 4 (ou démarrent une propre entreprise) qui envoie des gens pour vérifier si on a bien payé et pour rédiger une amende si on s'en est moqué. Si on ne paie pas les amendes, ils envoient d'abord quelques lettres de rappel. Si on ne réagit pas ou si l'excuse utilisée ne convainc pas, ils font appel à un huissier qui, à son tour, envoie des lettres chiantes. Si on ne cède pas, ça passe finalement en justice. Ce qui n'est pas forcément une mauvaise nouvelle. Dans une métropole comme Bruxelles, il y a des chances que l'amende disparaisse dans les rouages judiciaires où ils ont déjà bien du mal à suivre, et où ce genre d'amendes n'a pas vraiment la plus grande des priorités. Certaines communes n'utilisent pas des entreprises et envoient le bon vieux gendarme pour te mettre une contravention. Si t'as la malchance de lui tomber dessus avec son stylo tout-puissant à côté de ta voiture, souvent t'as le sermon gratuitement avec. Une différence salée c'est que, dans le cas d'une amende de police, ils n'ont même pas besoin d'une procédure judiciaire avant de débarquer chez toi avec un huissier pour te réclamer tes affaires personnelles pour payer l'amende. De nouveau, pas de quoi paniquer; dans les villes où plus de gens ont le bon sens de ne pas payer les amendes, ils trouvent difficilement l'argent et l'effectif pour suivre tout ça.

Mais bon, il y a des choses plus agréables que d'avoir sa boîte aux lettres remplie d'amendes, de menaces permanentes de la police ou des huissiers, même si ce n'est pas la fin du monde. Donc que pouvons-nous faire quand ça dépasse les bornes? Que pouvons nous bien imaginer quand nous en avons marre de devoir payer partout et toujours? Est-ce qu'ils croient vraiment qu'ils peuvent nous faire jouer ce jeu-là ? Travailler jour après jour pour pouvoir payer jour après jour ? Seulement pour leur remplir les poches, aux administrations, aux entreprises, aux patrons ; pour que tout puisse rester pareil ? Nous devons être capables de faire des choses où nous sommes un tout petit peu moins bloqués. Oui, il y a des choses possibles, il y en a qui le font déjà. Nous pouvons voler dans les supermarchés, voler de toutes manières des riches, saboter la machinerie conçue pour nous contrôler. Dans le cas des parcmètres et de ses amendes, c'est assez simple. Il suffit d'observer le machin. Ils se trouvent vraiment partout et sont tout sauf hors d'atteinte. Il y a l'écran, la fente pour les pièces et une autre pour les tickets. Dès que tu as réussi à en saboter une, fini de payer. La mousse expansive, la colle, une fourchette à frites bien placée ou une simple couche de peinture et c'est pratiquement impossible de payer ton parking, pour toi et pour ceux qui viennent après toi. Que vont-ils nous faire, après ? Plus personne n'aura de ticket, car c'était impossible de s'en procurer un. Et ainsi de suite jusqu'au moment où ils auront rafistolé le parcomètre. Et puis (et c'est là que ça devient beau)... tu le refais tout simplement. Rapide et facile. Clair et efficace. Faites circuler le mot et, avant qu'on s'en alerte, plus personne ne paiera dans le quartier. Ce n'est bien sûr pas beaucoup, mais ça rend déjà la vie un peu plus facile. Et surtout, pour une fois, nous n'avons pas dû supplier quelqu'un pour améliorer nos vies. Nous la prenons tout simplement en main et nous en faisons quelque chose. Quelle merveille, n'est-ce pas ?

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A Louvain, un flic en moto, qui verbalisait des voitures mal garées, a
pris des coups de la part de la personne verbalisée et de son frère.
Celui-ci avait refusé de déplacer sa voiture et fut sommé ensuite montrer
une pièce d'identité. Plutôt que de s'exécuter, il s'est mis à courir.
Quand le flic l'a rattrapé, il a pris des coups de poings et de pied. Son
casque et sa machine portable ont été totalement détruits.

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