Brèves du désordre 8

Dans chaque numéro de Hors Service, nous reprenons une poignée d'une multitude d’actes de rébellion et de révolte. En général, l’Etat, ses médias et ses journalistes préfèrent ne pas trop ébruiter ces événements ou, plus encore, les déformer, les fausser et les mutiler pour que personne ne puisse s’y reconnaître. L’Etat ne veut inspirer personne dans de mauvaises intentions – mais nous si, et voilà la raison de ces colonnes.

Mobib – Malgré toute une série de vandalisme préventif qui a causé déjà pas mal de dégâts aux portillons, par lesquels la STIB veut mieux contrôler et verbaliser « ses voyageurs », cet entreprise persévère dans la malignité. Début juillet, les premiers portillons ont été mis en route (chaque semaine, des stations de métro sont « fermées ») et ceci a provoqué, comment pouvait-il en être autrement, beaucoup de tumulte. Les stewards ont été débordés de questions… et d’insultes.

L’Eglise ciblée – A Houthalen-Helchteren, des inconnus ont essayé à deux reprises d’incendier le centre paroissial de l’Eglise catholique. A Alveringem, d’autres ont causé des dégâts à l’intérieur de l’église même et ont laissé derrière eux un beau tas de merde. Ces derniers temps, l’Eglise a perdu un peu de a « sainteté intouchable » et peut-être cela nous donnerait-il un peu plus d’espace pour formuler une critique courageuse de toutes les religions et de ceux qui au nom de dieu soutiennent les rapports de pouvoir existant.

Evasion – Un homme s’est évadé du centre fermé pour illégaux de Vottem en grimpant les enceintes (de quelques mètres de hauteur). Quelques heures plus tard, il a été arrêté dans la maison d’un cousin. Souvent, la première réaction de la police suite à une évasion est de surveiller les habitations des parents et des amis proches.

Collaborateur – A Gand, une camionnette d’ISS Cleaning a été incendiée. Cette entreprise se fait du fric en faisant des travaux d’entretien et de nettoyage dans les centres fermés pour illégaux. D’ailleurs, la même nuit, une grosse BMW a été consummée par le feu à Halle.

Sabotage sur des chantiers – Les entreprises (comme Besix et Valens) qui collaborent à la construction d’un nouveau centre fermé à Steenokkerzeel ne sont clairement pas invulnérables. Début juillet, ça a été mis encore une fois en évidence quand des inconnus s'en sont pris à un chantier gigantesque de Valens à Diegem. Les vitres d’une excavatrice ont été cassées, le câblage et des câbles ont été coupés. D’ailleurs, ce chantier appartient aussi à l’entreprise BAM, qui est candidat à la construction de nouvelles prisons.

Moins d’irradiation – A Saint-Stevens-Woluwe, les pompiers ont dû intervenir sur un relais de portables en feu. Le relais a été entièrement détruit ce qui a provoqué un petit arrêt de ces antennes cancérogènes et un assèchement léger des fleuves de communications.

Brûle bagnole brûle – Ce dernier moins, beaucoup de voitures ont été livrés aux flammes. Dans plusieurs villes, la police craint une vraie « épidémie » et la contagion d’autres régions. Surtout à Liège, la série semble continuer sans cesse et les incendiaires ciblent vraisemblablement des voitures de luxe, des camionnettes et des voitures d’entreprises. Un homme a été arrêté et accusé d'avoir carbonisé au quartier de Saint-Nicolas 5 véhicules, mais quelques heures plus tard, deux autres voitures, dont une BMW classe Z, sont incendiées. Un jour plus tard, c’est à Flémalle que quatre voitures, certaines garées devant des villas, partent en fumée. A Anvers aussi, dans la commune de Deurne, une BMW, une camionnette et d’autres véhicules ont été brûlés.

Transports de voitures – Certains le voient peut-être un peu plus grand ou voudraient peut-être ciblée le capitalisme d’une manière un peu plus directe. A trois différents endroits (Rekkem, Marke et Houthalen), à trois moments différents, des camions transportant des voitures neuves ont été incendiés sur des parkings le long de l’autoroute. Au total, ce sont quatre camions remplis de voitures neuves et un camion-citerne brûlés.

Belle tentative – Un dimanche après-midi ensoleillé, quelqu’un a essayé d’incendier un centre commercial (fermé à ce moment) à Roeselare. La police a découvert trois foyers d’incendie, mais les pompiers sont rapidement intervenus pour sauver ce temple de l’argent et de la marchandise. A Hoogstraten, des inconnus se sont introduits dans un autre temple de l’argent, une banque ING, et ont détruits les distributieurs de billet.

Bus – A Turnhout, dix bus de l’entreprise de transport en commun flamande De Lijn ont été tagués et à Bilzen, quatre bus ont été endommagés. De Lijn est entre-temps devenue une entreprise qui, non seulement, excelle en termes de contrôle et de répression, mais qui a aussi toujours bien aidé la police dans ses rafles contre des sans-papiers sur son réseau.

Feu aux camisoles – Un homme qui refusait l’internement psychiatrique, c’est-à-dire, l’incarcération forcée de quelqu’un qui est considéré comme trop « déviant » de la norme, a incendié sa cellule dans le centre psychiatrique de Grimbergen. L’incendie a également endommagé d’autres cellules. L’homme avait prévenu le personnel du centre de son acte et a revendiqué sa responsabilité, son choix, devant le juge d’instruction.

Sous le nez des flics – Un homme qui a été arrêté parce qu’il avait insulté des policiers, s’est évadé du commissariat central d’Anderlecht. Dans le commissariat, il a été maltraité par les policiers et a reçu des coups de poings. Placé en cellule, il a enlevé la vitre au-dessus de la porte en grattant la silicone autour. Ensuite, il s’est extrait de sa cellule et s’est mis à courir, s’échappant sous le nez des flics.