Pauvreté

Les constats en soi ne disent rien. Si par exemple on constate qu’à Bruxelles, la pauvreté a spectaculairement augmenté, touchant aujourd’hui officiellement un quart de la population, ça ne dit pas grand-chose. Evidemment, on entend de nouveau le même son de cloche : il faut les prendre en charge, investir dans l’éducation, stimuler les gens à accepter n’importe quel boulot de merde, augmenter les primes pour les patrons qui embauchent des « défavorisés » comme s’il agissait d’un geste caritatif bien remboursé par l’Etat. Par contre, ça change quand on analyse ce constat d’une autre manière. Allons-y, baladons-nous dans les quartiers riches comme le quartier européen, Uccle, autour de la bois du Chambre,… Là, on voit réellement ce que ça veut dire la pauvreté. Tandis qu’à l’autre bout de la ville, les gens galèrent pour payer le loyer, là, les gens vivent dans des vrais châteaux, dans le vert, spacieux, agréable. Là, il n’y a pas d’installations de gaz défectueux qui ont exigé déjà tant de morts cette année. Cessons de parler de pauvreté comme si ça n’implique que « les pauvres ». La pauvreté, c’est le rapport entre une poignée de gens qui possèdent tout et une marée de gens qui n’arrivent même pas à joindre les deux bouts. Mais la pauvreté, c’est surtout quand cette marée de gens s’inclinent, acceptent de vivre ainsi, ne se battent pas pour arracher ce dont ils ont besoin pour vivre. Car, au final, les choses ne sont pas si compliquées que ça : détruisons le système économique et social qui réserve la richesse à quelques personnes et sur ces ruines-là, on bâtira une nouvelle société où on s’organisera pour que chacun puisse prendre selon ses besoins.