Le 8 octobre, grande indignation dans la presse. On
est allé perturber les plus riches de Bruxelles dans les coins où
ils voudraient tranquillement jouer au golf. Ne vous trompez pas, le
golf n'est pas seulement le club et la balle, c'est un symbole
suprême de l'arrogance des bourgeois. Les vêtements de clown, les
gants, les caddies, les voiturettes, les terrains énormes, les
after-sports luxueux, la tranquillité lourdement payée par ceux qui
ne bénéficient pas de ce traitement de faveur. Une session revient
à facilement 100 euros, pas difficile alors de comprendre quel genre
de personnes ce sport attire.
Que tout le monde n'est pas fan du golf, ils le
savent déjà au club d'Anderlecht. De temps en temps, des petits
feux sont allumés. D'ailleurs, pas loin de là, un mois auparavant,
un incendie volontaire avait abîmé le local du club de golf
Steenpoel à Dilbeek. Le feu a été mis à la véranda et s'est
propagé à la toiture. Le lendemain, la compétition prévue a
toutefois eu lieu, mais pour l'occasion avec une panne d'électricité.
Au Brussels Golf Club à Watermael-Boitsfort, cinq
greens sur neuf ont été attaqués et aspergés de sel. « Les
greens sont les parties les plus chères du terrain de golf, le coût
des réparations s'élève à 15 à 20 000 euros par green. »
Au lieu de s'indigner sur les coûts de réparation,
on pourrait peut-être s’interroger sur la nécessité de cette
quantité de pognon qui est mise dans ce loisir de luxe. De plus,
est-il nécessaire d'occuper tellement d'espaces qui étaient
autrefois de la nature ? Est-il nécessaire d'utiliser tellement
d'engrais et de pesticides venimeux pour l'entretien des terrains ?
Ces pesticides tuent notamment une grande partie des insectes et des
oiseaux. Est-il nécessaire de confisquer tant de tonnes d'eau pour
l'entretien des terrains alors que, pour certaines tranches de la
population, l'eau devient comme de l'or ? Dans plusieurs pays
plus pauvres comme le Portugal ou au-delà de la Méditerranée, des
terrains de golf poussent comme des champignons pour attirer les
touristes. L'eau y est alors tellement gaspillée qu'il y a un
véritable manque d'eau dans les autres coins du pays.
L'indignation des clubs de golf et de leurs usagers
cache la conscience de leur tort. Leur sport de luxe est une
prolongation de la même optique qu'ils appliquent ailleurs :
destruction de la nature, gaspillage des ressources premières,
occupation de l'espace, arrosage de fric et arrogance de classe. Full
swing dans leur gueule !