Full swing aux deux terrains de golf à Bruxelles

Le 8 octobre, grande indignation dans la presse. On est allé perturber les plus riches de Bruxelles dans les coins où ils voudraient tranquillement jouer au golf. Ne vous trompez pas, le golf n'est pas seulement le club et la balle, c'est un symbole suprême de l'arrogance des bourgeois. Les vêtements de clown, les gants, les caddies, les voiturettes, les terrains énormes, les after-sports luxueux, la tranquillité lourdement payée par ceux qui ne bénéficient pas de ce traitement de faveur. Une session revient à facilement 100 euros, pas difficile alors de comprendre quel genre de personnes ce sport attire.

Au terrain qui compte 40 hectares du Royal Amical Golf Club à Neerpeede dans Anderlecht, 15 des 18 terrains de golf sont désormais inutilisables. Les greens ont été abîmés et détruits à l'aide de coups de bêche et on a déversé du sel de déneigement sur la pelouse. Le sel endommage les sous-sols. Il y a eu au moins 50.000 euros de dégâts et le terrain a dû être fermé. “Le travail de 6 personnes durant un an a été détruit en une nuit. C'est quelqu'un qui voulait détruire le golf” dit le greenkeeper Ghislain Poot, collègue et famille de Paul Poot, le directeur du club. Le même nom de Paul Poot est également notaire sur la chaussée de Mons à Anderlecht, pure coïncidence ?

Rien de comparable avec des dégâts causés par le passage de quad ou de moto. Les tensions avec certains voisins n'expliqueraient pas non plus une telle agression. Le gros des réparations pourrait prendre trois semaines mais le sel pourra mettre en danger la saison prochaine. Les compétions ont été annulées.”

Que tout le monde n'est pas fan du golf, ils le savent déjà au club d'Anderlecht. De temps en temps, des petits feux sont allumés. D'ailleurs, pas loin de là, un mois auparavant, un incendie volontaire avait abîmé le local du club de golf Steenpoel à Dilbeek. Le feu a été mis à la véranda et s'est propagé à la toiture. Le lendemain, la compétition prévue a toutefois eu lieu, mais pour l'occasion avec une panne d'électricité.

Au Brussels Golf Club à Watermael-Boitsfort, cinq greens sur neuf ont été attaqués et aspergés de sel. « Les greens sont les parties les plus chères du terrain de golf, le coût des réparations s'élève à 15 à 20 000 euros par green. »

Au lieu de s'indigner sur les coûts de réparation, on pourrait peut-être s’interroger sur la nécessité de cette quantité de pognon qui est mise dans ce loisir de luxe. De plus, est-il nécessaire d'occuper tellement d'espaces qui étaient autrefois de la nature ? Est-il nécessaire d'utiliser tellement d'engrais et de pesticides venimeux pour l'entretien des terrains ? Ces pesticides tuent notamment une grande partie des insectes et des oiseaux. Est-il nécessaire de confisquer tant de tonnes d'eau pour l'entretien des terrains alors que, pour certaines tranches de la population, l'eau devient comme de l'or ? Dans plusieurs pays plus pauvres comme le Portugal ou au-delà de la Méditerranée, des terrains de golf poussent comme des champignons pour attirer les touristes. L'eau y est alors tellement gaspillée qu'il y a un véritable manque d'eau dans les autres coins du pays.

L'indignation des clubs de golf et de leurs usagers cache la conscience de leur tort. Leur sport de luxe est une prolongation de la même optique qu'ils appliquent ailleurs : destruction de la nature, gaspillage des ressources premières, occupation de l'espace, arrosage de fric et arrogance de classe. Full swing dans leur gueule !