Printemps

Bientôt, c’est le printemps, un nouveau début comme ils disent. Le vent doux, une feuille timide, le parfum de l’herbe et des fleurs qui éclosent. Le cœur qui se dégèle, se chauffe et cherche de l’amour. C’est ça qu’ils disent. A propos du printemps, quand le monde recommence à fleurir.

Moi, moi aussi, j’exprime mon amour.

Oui, je veux.
La liberté.

D’être qui je suis, sans que personne ne me dise qui je devrais être. Sans personne qui me fait croire qui je suis différent de ce que je pense de moi-même. Vivre sans maîtres et ordres, sans livres pleins d’obéissance. Être sans masques, sans tromperie. Sans doubles jeux.

Aller là où je veux, voir ceux qui je désire voir. Un monde sans frontières, sans cages. Sans riches qui s’engraissent sur le dos des autres, sans tous ceux qui décident sur le destin de l’autre.
Je veux.
Sentir que je vis, que je vis heureuse.
Je veux la liberté de ne pas vivre comme une esclave, et pour cela je me bats.
Pour une vie qui n’exige pas que je me soumette.

Je cherche des manières pour enlaidir les patrons, tente de ne permettre à personne de m’opprimer. Refondre la douleur de l’humiliation en arc et flèche, pour qu’ils arrêtent de me mater.

Je refuse les mots qui m’assassinent, la concurrence qui m’écœure. Je refuse le jeu où il s’agit d’être sous les spots et de vaincre, je ne peux aimer que ceux qui me laissent intacte.

Et donc je construis, je brise, je cherche, je force un chemin. Je trouve, je perds, j’espère, je tombe. Mais toujours, un jour, je suis là de nouveau, les épaules droites et avec un cœur qui chante. Je chante la volonté de la liberté, je rêve de l’embrasser, de la couvrir avec mes baisers de bonheur. J’en ai assez de la vie dure, je chouchoute un rêve et je le nourris de jour en jour. Un rêve chaud, et doux, si doux…
Je veux la liberté.
Et pour cela je me bats.
Je cherche des compagnons qui veulent se battre pour un rêve, il y a tant à gagner. Je cherche ceux qui n’acceptent plus ce qui se passe avec eux et qui regardent les autres, droit dans les yeux. Est-ce que tu oses encore rêver ? Je réfléchis sur les armes que je pourrais utiliser, les manières dont nous pouvons lutter. Je jette une pierre à travers les étalages du monde, je sème des idées, je sais pourquoi je le fais. Et j’espère, et pour cela je me bats, que les papillons qui sortent de leur chrysalide s’envolent partout, car il y a encore autant à gagner.

Ne plus jamais être esclave, oui, je veux. Amoureuse de la liberté, je veux, je veux, je veux !