Samedi 10 avril, un avion polonais s'écrase en Russie, tuant tous les passagers à son bord. L'avion militaire transportait une charge, pour le moins, remarquable. Le président de la Pologne, le vice-ministre de la défense, le président de la Banque nationale polonaise, presque tous les chefs de l'armée, le président du Sénat, des dirigeants de plusieurs églises, et ainsi de suite.
Et puis les gros titres. « Le plus grand désastre jamais arrivé à la Pologne », « Une nation décapitée », « Une perte irremplaçable, un choc qui atteint aussi la Belgique. » Peut-être que je dormais encore au moment du tremblement de terre, mais en tout cas, je n'ai rien senti. Le All-Star Team des tous puissants en Pologne a sombré, et ce, sur un match en déplacement. Je ne vais certainement pas me priver de sommeil, ça c'est sûr. Mais pourquoi cette moquerie? Pourquoi ces petits aveux ironiques de malignité? Est-ce que cela signifiera peut-être que la société polonaise prendra une autre tournure, maintenant qu'une partie signifiante du gouvernement est renvoyée à l'Histoire et ses poubelles ? Non, probablement pas. Est-ce qu'ils ne formeront pas aussitôt un nouveau gouvernement qui n'hésitera pas à reprendre les choses où le précédent les avait laissés ? Oui, c'est fort probable. Est-ce que cela signifierait qu'on puisse parler plus de liberté en Pologne, maintenant qu'une petite centaine de dirigeants autoritaires sont renvoyés du monde? Non, c'est à redouter fortement. Ah... parfois faut juste être satisfait de ce qu'on a.