Depuis quelques mois, l'Église catholique fait l'objet d’une certaine attention. Partout dans le monde, et aussi en Belgique, des scandales de viols et d’abus sexuels d’enfants par des prêtres sortent à la lumière du jour. A la tête de cette Église en Belgique, l’archevêque Léonard qui brille par ses remarques homophobes, sexistes et conservatrices. Dans l'Église catholique comme dans toutes les religions, les prédicateurs et les prêcheurs ont surtout leur pouvoir au cœur et certainement pas le bien-être de leurs suiveurs. Bien que nous sommes dégoûtés par les abus et les violences au sein des communautés religieuses dévoilés de temps en temps ou pratiqués ouvertement, nous nous révoltons contre la religion elle-même, contre toutes les religions. Car nous savons qu’elles font œuvre de répandre la résignation et l’obéissance - ennemi de la liberté -, de soutenir l’exploitation de l’homme par l’homme et de faire la guerre contre tous ceux qui ne s’adaptent pas aux règles des livres saints et des institutions religieuses. Voilà pourquoi nous serons toujours du côté de ceux qui essayent de se défaire des dogmes religieux, des prohibitions divines et de l’oppression qu’engendre la religion et ses communautés.
Le jeudi 24 juin, un petit groupe de personnes a perturbé la grande messe qui se tenait à la Basilique de Koekelberg et qui avait l’honneur d’accueillir une délégation de 70 prêtres. “Monseigneur” Léonard ne pouvait pas faire partie de cette grande fête, mais ça n’a pas empêché aux perturbateurs d’interférer un moment le défilé solennel et silencieux de l’eucharistie. Aux cris de slogans, ils ont utilisé de la teinture rouge pour colorer l’eau sacrée d’un bénitier, ils ont jetés des préservatifs remplis de shampooing à travers les bancs des fidèles et, au moment de quitter l'assemblée hostile à l'intervention, deux alarmes suspendues à des ballons d'hélium se sont envolés vers les hauteurs de la basilique. Elles se sont nichées contre le plafond et ont fait résonner leur douce mélodie bien après cette apparition furtive.Mon corps, je veux le sentir et le satisfaire, écouter ses besoins, ses désirs et ses cris de détresse. Car ce sont les miens.
Et si j’ai faim, je ne me prosternerai pas, je ne prierai pas pour la rédemption, je n’attendrai pas le paradis. Je déteste la faim, le froid et la souffrance et c’est pourquoi je volerai des magasins, des églises, des riches.
Si je me sens attiré vers quelqu’un du même sexe, alors je n’irai pas confesser et expier, je n’aurai pas de honte pour mon amour et mon envie. Non, moi je jouirai et je goûterai avec volupté de mon corps et de celui de mon amant.
Si je ne veux pas de bébé et je me retrouve quand-même enceinte, je ne me sentirai pas coupable. Je n’essayerai pas de me cacher aux yeux d’un quelconque dieu. Non, moi, si je le veux, j’enlèverai le fruit de mon corps et vivrai en harmonie avec ma décision sur mon futur.
Non, je ne supplierai pas, je ne prierai pas, simplement parce que je ne veux ni merci ni pardon. Ma vie, je la tiens dans mes propres mains et personne n’est digne que je m’agenouille devant lui.
Car j’ai une tête, et avec ma tête je peux réfléchir. J’ai un corps, et avec mon corps je peux sentir. Je peux être moi-même, développer mes propres pensées, frayer mon propre chemin. J’ai mis le feu à la bible, à tous les livres saints et aux codes légaux avec le soufre de mon individualité.
Et par là, je suis maintenant capable de rêver et je combats tout ce qui étouffe mes songeries. Je peux jouir de mon corps et de mon imagination érotique. Je ne veux pas me marier, jamais. Mais je veux embrasser et baiser, beaucoup. Développer des relations basées sur la liberté, fondées sur une connaissance réciproque de désirs et d’idées et pas sur les barreaux d’une union obligatoire et éternelle.
Aujourd’hui je suis venu ici. Je suis venu ici pour bloquer vos mots. Parce ce que je n’accepte pas vos mensonges sur des dieux, des diables et des paradis. Je n’accepte pas la maladie meurtrière que vous prêchez ; les chaînes que vous forgez ; l’hypocrisie avec laquelle vous étouffez vos actes et ceux de vos congénères ; le pouvoir dont vous vous usez et profitez ; le sang avec lequel vous bâtissez des églises et des palais ; les innombrables guerres que vous avez menées et que vous continuez à mener au nom d’un christ mort et d’un dieu autoritaire. Je n’accepte pas les fables qui sont utilisés pour encager et détruire des gens.
Oui, je pèche, et je le crie haut et fort. Ce n’est pas le diable qui me séduit, mais bien le sang chaud qui bouillonne dans mon propre corps ; et mes propres pensées auxquelles je donne jour après jour forme avec ce que je vois, ce que j’expérimente, entends, lis et sens. La religion est le coup mortel pour la vie, toutes les religions et tous leurs prédicateurs en sont responsables.
Si je viens aujourd’hui, c’est pour cracher à la gueule d’un de ces prédicateurs, le monseigneur L. Car c’est bien son haleine vénéneuse qui répand la soumission de la femme dans des livres, qui renforce les choix des pieux contre l’avortement, qui est aujourd’hui à la tête de cette institution patriote.
Je n’ai pas peur pour les mots de ce type misérable et mesquin. Je ne me résignerai pas face aux agressions de mon être, ni quand elles proviennent des religions, ni quand elles proviennent de ce monde en permanence porteur d’oppression. Je refuse de jouer ce jeu. Et ainsi, je danse sur le rythme de ma vie, le rythme de la révolte qui méprise les symphonies de la mort.
Au nom de moi-même.
Le texte qui suit a été dispersé dans les airs au dessus de la foule: