T'es assis à un bureau dans une société d'assurances. De l'autre côté de la table trop lustrée, une bureaucrate typique prend place. Elle demande ce qu'elle peut faire pour toi, et pousse un sourire tordu qui ne fait que rendre cette visite encore plus absurde. T'as pu racheter un vieux tacot de quelqu'un et là, tu fais une tentative de mettre la paperasse en ordre. Elle fait comme si tout ça devrait être plaisant, mais t'es sur tes gardes. Finalement, tu reçois l'addition et tu comprends toute de suite pourquoi. Tu te fâches, tu ne peux pas faire autrement. Pensent-ils vraiment qu'on peut cracher une telle somme, comme ça? Cette punaise devant son ordi. Elle a tout le pouvoir maintenant et te traite comme si tu étais trop con pour comprendre le cours normal des choses. Quelle peste ! Tu t'y opposes, mais tu te heurtes à un mur entre deux planètes. Tu quittes la pièce en claquant la porte violemment. Un peu calmé, tu réalises que tu ne pourras jamais cadrer avec eux et que ce n'est pas non plus le but. Tu comprends qu'à tant de moments, tant de personnes sont simplement rejetées, au vu et au su de tous... On leur fait comprendre qu'ils ne pourront jamais tout avoir. Car c'est comme ça que ça marche. Dans ce monde, il n'y aura jamais de paradis pour tout le monde.
Je ne veux pas cadrer. Dans une société où les gens ont ce genre de rapport, je me heurterais toujours. En plus, ceux qui y trouvent leur compte me donnent envie de gerber. Regardes-les prendre place aux tables abondantes. Prêts à se bourrer jusqu'à ce qu'ils explosent. Ils me regardent comme si j'étais un chien. S'ils veulent, ils me frappent, s'ils trouvent mes yeux juste assez pitoyables, ils me jettent peut être quelques miettes. Tu connais ce sentiment? Au final, tu ne peux plus te poser nulle part tranquillement et ça te rend dingue. Jusqu'à ce que tu sautes debout et que tu suives tes sens. Tu mords dans chaque jambe que tu peux trouver sous la table, tu traces ton territoire sur leurs vestes coûteuse et tu quittes la pièce. Frétillant la queue vers l'air frais.