La charité pour mieux regner
Le froid glacial a déjà fait des centaines de morts en Europe. En Belgique, la survie déjà bien rude, en est rendu encore plus difficile pour de nombreuses personnes. Que ce soit parce qu’on n’a pas de toit au-dessus de la tête, parce qu’on vit dans des appartements pourris avec un chauffage défectueux, parce qu’on nous a coupé l’électricité et le gaz faute de paiement,… la galère s’aggrave par les temps qu’il fait.
Quelques médias comme la RTBF ont alors lancé des appels à la charité. Couvertures, nourriture, maisons prêtées par des propriétaires, abris pour une nuit,… une véritable mobilisation pour la charité. Afin d’éviter les morts. Afin d’adoucir les drames. Afin qu’en fin de compte et une fois la « crise » passée, rien ne change et que tout le monde reste à sa place. Les pauvres dans leurs taudis, les sans-abris dans la rue, les affamés sous la coupe de bienfaiteurs. Par beau temps comme par temps de pluie.
Des gestes d’entraide et de charité sont deux choses différentes. Dans le premier cas, les opprimés et exploités s’aident réciproquement, sans faire appel à une autorité quelconque (qui les maintient dans leur position) ; dans le second, ce sont les autorités (ou des gens par le biais des autorités) qui viennent en « aide » à certains pour mater à l’avance toute velléité de révolte. L’entraide peut être une arme contre la domination du fric et du pouvoir dans ce monde, la charité sera toujours le bâton pour maintenir les pauvres dans la misère.
Imaginons une autre « solution », aussi « concrète » et « sur courte durée » que l’exigent les fanatiques de la charité et les ennemis de la révolte. Qu’on aille prendre ce dont on a besoin et ce qu’on veut, sans demander la permission à personne, sans respecter la loi de la propriété privée ni la morale qui prescrit le respect du maître. Piller les supermarchés, occuper les maisons vides, « taxer » les riches à coups de braquages et de cambriolages, vider les entreprises, les institutions, les bureaux,… ne serait alors que le début de la révolte déchaînée.