Il y a deux semaines, les premières distributions de tracts appelant à une lutte contre la construction d’une maxi-prison à Bruxelles ont eu lieu à Anderlecht et à Molenbeek. Dans différentes quartiers bruxellois, la colle des premières affiches contre la maxi-prison est encore fraîche.
Nous pensons que le premier pas vers une lutte sans compromis contre cette nouvelle monstruosité du pouvoir, soit la diffusion de la contre-information, tout d’abord dans les quartiers où nous vivons et luttons. Car si, comme ce premier tract explique, l’Etat prévoit cette construction afin d’enfermer d’avantage de pauvres, exclus et révoltés, c’est la ville entière de Bruxelles qui est dans la ligne de mire. D’avantage d’uniformes et de contrôle dans la rue, vidéosurveillance partout, sanctions administratives pour n’importe quelle connerie, militarisation des transports en commun, réaménagement des quartiers populaires pour « nettoyer la ville », extension de la zone européenne… tout cela est à l’image de la construction prévue à Haren, au nord e Bruxelles. La construction de la nouvelle prison va main dans la main avec la transformation de Bruxelles en grande prison à ciel ouvert.
N’attendons pas. Nous appelons tous ceux et toutes celles qui veulent lutter de manière directe contre ce projet de l’Etat à s’organiser entre eux, à discuter de la signification d’une nouvelle prison, à distribuer la contre-information, à préparer et à réaliser des actions, grandes ou petites, pour mettre des bâtons dans les roues de l’Etat.
Que naissent partout des cercles de combat. Que chaque rue, place, endroit s’auto-organise pour donner corps et âme à cette bataille importante. La lutte auto-organisée et directe est la meilleure et la seule façon de combattre réellement la construction de cette maxi-taule.
Luttons contre la construction d’une maxi-prison à Bruxelles !
D’une maxi-taule…
A Haren, au nord de Bruxelles, l’Etat prévoit la construction de la plus grande prison de l’histoire belge. Elle viendra s’ajouter au plan de neuf autres nouvelles prisons. Cette nouvelle prison devra permettre à l’Etat d’enfermer d’avantage de personnes, dans des conditions plus sécurisées et plus répressives. Si les nombreuses révoltes, mutineries et évasions des dernières années ont donné corps et âme à un désir de liberté, cette nouvelle couche de construction de prisons cherchera à l’étouffer.
Il n’y a pas à tourner autour du pot : la prison sert à maintenir la société en place. Et cette société, c’est une société divisée en riches et en pauvres, en dominants et dominés, entre maîtres et esclaves. Celui qui porte atteinte à la propriété privée, qui enfreigne les lois, qui sort du « droit chemin » de la résignation pour se lancer dans la révolte, sait que la prison pourrait l’attendre.
La maxi-prison prévue à Bruxelles ne sera donc rien d’autre qu’une énième arme du pouvoir pour mater le désir de la liberté et enfermer toujours plus de récalcitrants. Et qu’on se trouve dedans ou dehors, son ombre sera une chaîne autour du cou de nous tous.
… à une ville-prison
La maxi-prison prévue à Haren est à l’image de ce que le pouvoir veut faire de Bruxelles : transformer la ville en grande prison à ciel ouvert. Réaménagements des quartiers pour nous chasser (comme dans le bas de Saint-Gilles, le long du Canal ou encore à Cureghem). Quadrillage de la ville par la vidéosurveillance et la présence des uniformes de toute sorte. Militarisation des transports en commun. Sécurisation des quartiers d’affaires et des institutions européennes. L’ordre doit régner, tout le monde est appelé à marcher au pas de l’économie et du pouvoir. L’Etat cherche ainsi à écraser la rage contre ce monde, à freiner la remise en question d’une société qui vit sur l’exploitation et l’oppression.
Alors, vive la mutinerie !
Tout plan peut être gâché, toute construction peut être sabotée, tout pouvoir peut être attaqué. La lutte contre la construction de cette maxi-prison doit être une lutte directe et offensive, c’est la seule manière de l’empêcher. On ne peut confier cette lutte à qui que ce soit (partis, syndicats,…), elle doit partir de nous-mêmes, les prisonniers du dedans et du dehors.
Le pouvoir veut nous faire croire qu’on ne peut rien faire. Il se veut invulnérable. Mais les choses ne sont pas comme ça. Le pouvoir peut être attaqué partout où il se concrétise : dans ses bureaux, dans ses institutions, dans ses uniformes. Et cela, cette révolte, ne dépend que de nous-mêmes.
Combattons de toutes nos forces, sur tous les terrains de la vie, contre le rêve du pouvoir qui nous verrait bien tous prisonniers. Révoltons-nous contre tout ce qui cherche à nous enfermer.