Rien n'est fini...

La violence révolutionnaire qui se déchaîne dans les rues de l'Egypte semble loin d'être finie. Depuis que l'islamiste Morsi s'est déclaré autocrate, les protestations dans la rue se sont à nouveau enflammées. Tellement enflammées que Morsi a dû renoncer au pouvoir qu'il s'était octroyé pour tenter de calmer les enragés. Ce manoeuvre politique n'a servi à rien. A l'approche du référendum (le 15 et le 22 décembre) à propos de la nouvelle constitution, en grande partie écrite par les islamistes, les protestations se sont durcies. Un sentiment qu'une “nouvelle révolution” est en cours s'est emparé de la rue. Il semble bien que nombreuses personnes ne sont pas prêtes à tout simplement remplacer l'ancien dictateur par un nouveau. Le palais présidentiel de Morsi a été pris d'assaut par des milliers de personnes. Le périmètre de sécurité, composé de blindés et de murs en béton, a été rompu par des gens déterminés, armés de pierres, de bâtons de fer et de cocktails molotov. Dans l'espace d'une semaine, plus de 28 bureaux des Frères Musulmans (aujourd'hui le parti islamiste de Morsi) ont été incendiés à travers le pays. Dans de nombreux endroits, des émeutes et affrontements ont éclatés et dans les zones industriels, on a proclamé la grève générale.
Pour renforcer la répression du mouvement en cours, Morsi a reactivé l'armée. Les soldats ont par exemple de nouveau reçu la permission d'effectuer des arréstations et de faire juger les révoltés par de tribunaux militaires. Pour “sécuriser” le référendum, 100.000 soldats, des milliers de policiers et 6000 blindés ont été déployés dans la rue. Mais même cela n'a servi a rien. Dans de nombreuses villes, il y a eu des affrontements durs entre le camp conservateur et le camp révolutionnaire (avec toutes ces divisions, évidemment). Quand les salafistes par exemple ont cherché à monter sur Alexandrie (un des foyers de la révolte) avec des bus, ils ont été chassé par des foules et des jeunes enragés. Leurs bus ont été livrés aux flammes.

N'oublion pas non plus qu'aussi en Tunisie, l'ordre n'est pas du tout restauré. La commémoration officielle de la deuxième anniversaire de l'immolation de Mohamed Bouazzizi, ce qui a marqué le début du soulèvement contre le régime de Ben Ali, ne s'est pas passée comme les nouvelles autorités auraient voulues. Tant le président Marzouki comme le président du parlement Ben Jaafar (les deux appartenant au parti islamiste Ennahda, actuellement au pouvoir) ont été chahutés et caillassés lorsqu'ils montaient sur le podium. Depuis quelques semaines, de nombreuses émeutes ont éclatées dans des villes, villages et régions, contre le nouveau pouvoir, par des gens qui veulent “une nouvelle révolution”, comme par exemple à Siliana.

Soyons solidaires avec tous ceux qui se battent pour la véritable révolution sociale, en Egypte, en Tunisie et partout dans le monde!