Avis aux automobilistes

Fin janvier, des autocollants « hors service » ont été apposés sur tous les parcmètres à Ixelles (ça doit faire plus de 200), appartenant à l’entreprise Vinci Park. Vinci ne gère pas seulement le racket des parcmètres à Ixelles, mais c’est aussi l’entreprise qui voudrait construire un nouvel aéroport à Notre-Dame-des-Landes en France, où une lutte acharnée est en cours. Les autocollants étaient accompagnés de l’affichette suivante :

Avis aux automobilistes
Communiqué d’agents verbalisateurs de Vinci Park Ixelles

Comme un collègue l’avait déjà témoigné dans un quotidien national en octobre dernier, on en prend plein la gueule. On est la cible d’une hostilité dans la rue qui prend différentes formes.

- des parcmètres sont régulièrement vandalisés (avec de la peinture, de la colle dans la fente pour la monnaie ou encore avec l’écran masqué, éclaté ou perforé à la perceuse)
- des attaques répétées ont lieu sur le local de notre agence 64, rue Lesbroussart (vitrine brisée, serrure collée, caméra de surveillance coupée, peinture sur la façade,...)
- on se fait aussi quotidiennement insultés et on est pris à partie dans la rue, quand on travaille.

Plutôt que de se plaindre d’insécurité comme certains, on a décidé de démissionner car on a pris conscience de ce à quoi nous participons et on comprend la haine qui s’exprime contre nous.

En effet, on est perçus comme des uniformes de plus qui quadrillent les rues des quartiers où les parcmètres s’ajoutent aux caméras de surveillance. En plus, on nous voit comme des flics sans armes, et donc plus vulnérables.

Nos uniformes sont noirs, d’autres sont gris, verts, rouges, violets ou bleus. Certains sont ceux d’entreprises, d’autres ceux de l’Etat ; nous, ce qu’on réalise, c’est qu’on sert tous les mêmes intérêts. Des contrôleurs de la STIB aux agents de prévention en passant par les vigiles en tout genre, notre fonction est de faire payer les pauvres et de contenir leur colère. On est de ces pauvres qui acceptent ce que le marché du travail leur propose : on est des « boucliers humains » des riches.
A Ixelles, chaque jour, par les parcmètres et les amendes, on vous a racketté des dizaines de milliers d’euros au profit de la multinationale Vinci. Malgré tout, on est toujours surpris par les moyens imaginés pour compliquer notre tâche. Parfois, c’est juste un chewing-gum dans la fente, du tape sur l’écran, ou un peu de boue sur la plaque d’immatriculation.

On vous invite vraiment à continuer d’inventer comment perturber ce business.
Aujourd’hui, on balance nos uniformes, et on n’en acceptera pas d’autres !
Certains agents verbalisateurs de Vinci Park ont, quant à eux, décidé de poursuivre leur travail et de continuer à remplir leurs quotas d’amendes quotidiennes.
Alors, quand vous les croisez, continuez bien à leur dire ce que vous en pensez !