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Dessine-moi une cage
Se battre contre les constructeurs des nouvelles prisons
Plusieurs nouvelles prisons sont en construction. Une maxi-prison est ainsi prévue à Haren, au nord de Bruxelles. L’État compte de cette manière renforcer son arsenal répressif et faire peser l'ombre de la taule sur toujours plus de personnes. Toute prison respire la souffrance, toute prison est un puit où l’on cherche à cacher la misère de cette société aux yeux du bon citoyen. Plutôt que « résoudre » les problèmes, la prison les met à l'écart, et ce n'est qu'une question de temps avant que la balle maintenue sous l'eau ressurgisse pleine de force.
Nous sommes contre la prison, parce que nous pensons que le seul remède aux maux de la société, c'est la liberté, et donc la destruction de toute oppression et exploitation. Nous nous opposons donc à la construction des nouvelles prisons qui ne tombent pas toutes faites du ciel, mais nécessitent de la main d’œuvre des entreprises et des architectes. Aucune prison ne saurait être construite sans le concours de ces vautours de la misère humaine. Celui qui dessine des cages sait qu'il collabore à l'édification d'un lieu où souffrance rimera avec torture, isolement avec suicide, pleurs avec rage. Celui qui construit des cages sait qu'il s'expose à la poésie armée de ceux qui se battent pour la liberté. Celui qui étudie les meilleures façons architecturales pour désorienter les détenus, briser la personnalité du prisonnier et mater la révolte, sait qu'il sera traité en ennemi par ceux qui ne sont pas prêts à rejoindre les rangs des exploités muets et résignés.
Actuellement, la construction de nouvelles prisons se caractérise aussi par une nouvelle donne : les entreprises appelées à construire les prisons resteront en même temps propriétaires des bâtiments. De son côté, l’État louera les cellules. Ce n’est pas dur de comprendre que les entreprises auront tout intérêt à ce que les nouvelles prisons soient remplies au plus vite. L’État enferme pour se protéger, et les entreprises pour réaliser des profits. Argent et pouvoir marchent toujours main dans la main.
S'opposer aux nouvelles prisons passe logiquement par s'opposer à ceux qui les dessinent, les construisent, les financent, les entretiennent et les gèrent. Chaque coup porté contre les collaborateurs de l’œuvre répressive de l’État est une façon de saboter les chantiers des prisons. Ils ne pourront jamais protéger tous les véhicules, engins, bureaux, petits chantiers, matériels, intérêts, filiales des constructeurs des prisons. Faire fondre le tissu économique autour de la construction des prisons se révèle donc un angle d'attaque intéressant, et à portée de tous, pour mettre son grain de sable contre la machine à enfermer.
En ce qui concerne la future maxi-prison d’Haren, la Régie des Bâtiments, commanditaire de cette horreur carcérale, vient de choisir son partenaire économique. Il s'agit du consortium Cafasso, comprenant les sociétés suivantes : FCC Construction et Denys (construction) ; Buro II & Archi+I et EGM (architectes) ; Derveaux (Ingénieurs) ; Marcq & Roba, Aracadis Aqumen, Ares et MOOcon (adviseurs et promoteurs). Qu'ils ne dorment pas tranquilles, comme les prisonniers qu'ils comptent enterrer.
Plusieurs nouvelles prisons sont en construction. Une maxi-prison est ainsi prévue à Haren, au nord de Bruxelles. L’État compte de cette manière renforcer son arsenal répressif et faire peser l'ombre de la taule sur toujours plus de personnes. Toute prison respire la souffrance, toute prison est un puit où l’on cherche à cacher la misère de cette société aux yeux du bon citoyen. Plutôt que « résoudre » les problèmes, la prison les met à l'écart, et ce n'est qu'une question de temps avant que la balle maintenue sous l'eau ressurgisse pleine de force.
Nous sommes contre la prison, parce que nous pensons que le seul remède aux maux de la société, c'est la liberté, et donc la destruction de toute oppression et exploitation. Nous nous opposons donc à la construction des nouvelles prisons qui ne tombent pas toutes faites du ciel, mais nécessitent de la main d’œuvre des entreprises et des architectes. Aucune prison ne saurait être construite sans le concours de ces vautours de la misère humaine. Celui qui dessine des cages sait qu'il collabore à l'édification d'un lieu où souffrance rimera avec torture, isolement avec suicide, pleurs avec rage. Celui qui construit des cages sait qu'il s'expose à la poésie armée de ceux qui se battent pour la liberté. Celui qui étudie les meilleures façons architecturales pour désorienter les détenus, briser la personnalité du prisonnier et mater la révolte, sait qu'il sera traité en ennemi par ceux qui ne sont pas prêts à rejoindre les rangs des exploités muets et résignés.
Actuellement, la construction de nouvelles prisons se caractérise aussi par une nouvelle donne : les entreprises appelées à construire les prisons resteront en même temps propriétaires des bâtiments. De son côté, l’État louera les cellules. Ce n’est pas dur de comprendre que les entreprises auront tout intérêt à ce que les nouvelles prisons soient remplies au plus vite. L’État enferme pour se protéger, et les entreprises pour réaliser des profits. Argent et pouvoir marchent toujours main dans la main.
S'opposer aux nouvelles prisons passe logiquement par s'opposer à ceux qui les dessinent, les construisent, les financent, les entretiennent et les gèrent. Chaque coup porté contre les collaborateurs de l’œuvre répressive de l’État est une façon de saboter les chantiers des prisons. Ils ne pourront jamais protéger tous les véhicules, engins, bureaux, petits chantiers, matériels, intérêts, filiales des constructeurs des prisons. Faire fondre le tissu économique autour de la construction des prisons se révèle donc un angle d'attaque intéressant, et à portée de tous, pour mettre son grain de sable contre la machine à enfermer.
En ce qui concerne la future maxi-prison d’Haren, la Régie des Bâtiments, commanditaire de cette horreur carcérale, vient de choisir son partenaire économique. Il s'agit du consortium Cafasso, comprenant les sociétés suivantes : FCC Construction et Denys (construction) ; Buro II & Archi+I et EGM (architectes) ; Derveaux (Ingénieurs) ; Marcq & Roba, Aracadis Aqumen, Ares et MOOcon (adviseurs et promoteurs). Qu'ils ne dorment pas tranquilles, comme les prisonniers qu'ils comptent enterrer.
Égypte : la révolution se heurte à la politique et à l'armée
Les événements récents de la révolution égyptienne soulèvent des questions, importantes à réfléchir et à discuter, et qui nous mettent face une fois de plus devant la même interrogation : qu'est-ce que tout cela peut bien signifier pour nous, non comme quelque chose qui se déroulerait loin d'ici, mais comme quelque chose qui ne connaît pas de frontières et nous concerne aussi donc directement.
Mais mettons d'abord au clair que la « révolution » n'est pas un « moment » dans l'histoire qu'on pourrait séparer pour en dire : ce jour-là, c'était la révolution. La révolution, c'est un long processus, se développant à travers une série d'insurrections, une série de violents moments de rupture où le pouvoir est attaqué ; à une grande ou une petite échelle, plus individuellement ou plus collectivement. Ces insurrections déstabilisent l'ordre établi, aussi bien l'ordre politique qu'économique et social. Elles créent une ouverture pour de nouvelles pensées, de nouvelles façons de se concevoir soi-même et sa vie. L'agir libre tout comme la pensée libre sont stimulés. Les expériences insurrectionnelles transforment l'homme, car elles font qu'il apprend à avoir confiance en ses propres forces et en ses propres pensées. Et tout cela, c'est l'oxygène nécessaire pour que le combat continue à s’embraser.
La révolution égyptienne pour le pain, la liberté et la justice sociale cherche depuis deux ans et demi son chemin. Elle a commencé avec le soulèvement contre le dictateur Moubarak, qui a été chassé après 40 ans de dictature par une nécessaire violence, elle a ensuite continué à se battre contre l'armée qui avait pris le pouvoir. Après un an et demi de lutte contre le régime militaire, la rage des opprimés et des révolutionnaires s'est dirigée pendant 12 mois contre les nouveaux puissants : l'ex-président Morsi et les Frères Musulmans.
On pourrait publier ici une liste de toutes les protestations depuis 2011 et l’on resterait alors bouche bée d'admiration et de respect pour le courage acharné de tous ces gens qui s'aventurent sur la voie de la révolte. Les faits sont évidemment importants, mais bien en premier lieu pour les individus qui les ont vécus. Comme on l’a déjà dit, la révolte transforme l'homme. Et ce n'est qu'en considérant ces faits comme des expériences vécues par des individus qu'aussi nous, ici, dans ce contexte pacifié, on peut y prendre goût. Cela nous explique que nous ne devrions pas attendre que des masses descendent peut-être dans les rues, mais que nous pouvons, ici et maintenant, nous insurger contre ce qui nous opprime.
On ne dressera pas le panorama de tous les blocages (de routes, de chemins de fer, de métros...), de tous les pillages, grèves, affrontements, manifestations, attaques (mentionnons juste au passage les attaques contre le palais présidentiel)... Nous préférons diriger notre regard vers la profondeur et nous arrêter encore un peu sur les questions d'insurrection et de révolution. Si on ne se pose pas de telles interrogations, on risque de tomber dans le piège que le pouvoir nous a préparé. On risque de lire la révolution égyptienne comme un spectacle politique, comme une « opposition » face à un pouvoir politique, par exemple les Frères Musulmans, tandis que des choses bien plus profondes sont en cours. On risque de ne pas comprendre que ce qui s'est passé le 30 juin 2013 était tout sauf dans les mains de l'armée ou d'une opposition politique, mais que ces salauds ont arraché le soulèvement des mains des opprimés en révolte.
Dépasser le spectacle que les médias nous présentent signifie dépasser les morceaux prémâchés qu'ils nous débitent. Cela implique de partir soi-même à la recherche de ce qui s'est en train de se passer, d’utiliser notre propre cerveau et surtout de ne pas s'en remettre aux mots dont le pouvoir nous bombarde. Celui qui écoute le langage du pouvoir croira que le 30 juin des millions d’Egyptiens sont descendus dans la rue pour exiger des « élections présidentielles anticipées », et que l'intervention de l'armée a mis fin au pouvoir politique des Frères Musulmans. Mais il s'agit là d'une tromperie, une grande duperie nationaliste et politique, propagée et préparée depuis quelque temps.
L'armée n'est pas l'ami du peuple, c'est une institution vouée à la défense de l’État et qui prend donc la défense de l'ordre social. Et la chose tragique, c'est que cette armée, celle-là même qui est à l'origine de plusieurs bains de sang lorsqu’elle était au pouvoir de 2011 à 2012, a réussi à faire croire à une grande partie des gens qu'elle est aussi l'ami du peuple. Ils ont fait croire que c'étaient des généraux qui avaient chassé les Frères Musulmans, tandis que ce n'était qu'un grand show. C'est le mouvement révolutionnaire dans la rue, ce mouvement qui a combattu cette dernière année comme un lion tellement sauvage et des dents tellement acérées, c'est ce mouvement qui a provoqué la chute des Frères Musulmans. Le courage et la ténacité des révolutionnaires et des opprimés en révolte ont fait croître quelque chose de grand. C'était dans l'air depuis longtemps : le pouvoir tomberait à nouveau. La campagne politique Tamarod(une coalition de partis politiques à l'origine de l'appel du 30 juin) est lancée au moment propice pour arracher la révolution des mains de la rue et pour la transformer en spectacle politique. Un spectacle entre partis politiques, entre présidents, entre élections et parlements. L'armée, d'ailleurs propriétaire de 40% de l'économie égyptienne, est a pris le train en marche dans un seul but : sauver l’État et l'ordre de la révolution sociale.
Le 30 juin a marqué une nouvelle phase. Il est important de s’y pencher, car la révolution est menacée de toute part et de façon sérieuse. Tout d'abord par une des plus puissantes armée du monde qui appelle à une guerre civile, uniquement pour détourner l'attention de la révolution et de protéger ainsi les richesses et les privilèges de la rage dévorante de la rue. La révolution se trouve ensuite devant les tirs de barrage d'une des plus puissantes idéologies du monde : celle de la démocratie. La démocratie, qui a comme seul but de préserver la paix entre oppresseurs et opprimés. Qui appelle les gens à aller voter, à choisir leurs oppresseurs, qui stipule qu'on peut manifester pacifiquement, qui transforme tout le monde en mouton. Et donc : aiguisons nos dents de lion, faisons feu de tout bois de cette nation égyptienne qui admire l'armée, faisons feu de tout bois de tous les partis politiques et idéologies, de tous les leaders, religieux ou laïques. Et trouvons des réponses aux exigences de la révolution sociale. Poussons-la en avant, audacieusement, avec du culot, convaincus. Car c'est uniquement la révolution sociale qui pourrait nous approcher de la fin de l'oppression.
Il y a aussi des gens qui descendent dans la rue pour s'opposer à l'armée tout comme aux Frères Musulmans, qui se battent pour la poursuite de la révolution, pour ses revendications : pain, liberté et justice sociale. Que chacun cherche les façons qu'il considère comme opportunes pour exprimer sa solidarité avec ce mouvement. A bas l'armée, à bas les Frères Musulmans, à bas l’état et tout pouvoir ! ERHAL !
Mais mettons d'abord au clair que la « révolution » n'est pas un « moment » dans l'histoire qu'on pourrait séparer pour en dire : ce jour-là, c'était la révolution. La révolution, c'est un long processus, se développant à travers une série d'insurrections, une série de violents moments de rupture où le pouvoir est attaqué ; à une grande ou une petite échelle, plus individuellement ou plus collectivement. Ces insurrections déstabilisent l'ordre établi, aussi bien l'ordre politique qu'économique et social. Elles créent une ouverture pour de nouvelles pensées, de nouvelles façons de se concevoir soi-même et sa vie. L'agir libre tout comme la pensée libre sont stimulés. Les expériences insurrectionnelles transforment l'homme, car elles font qu'il apprend à avoir confiance en ses propres forces et en ses propres pensées. Et tout cela, c'est l'oxygène nécessaire pour que le combat continue à s’embraser.
La révolution égyptienne pour le pain, la liberté et la justice sociale cherche depuis deux ans et demi son chemin. Elle a commencé avec le soulèvement contre le dictateur Moubarak, qui a été chassé après 40 ans de dictature par une nécessaire violence, elle a ensuite continué à se battre contre l'armée qui avait pris le pouvoir. Après un an et demi de lutte contre le régime militaire, la rage des opprimés et des révolutionnaires s'est dirigée pendant 12 mois contre les nouveaux puissants : l'ex-président Morsi et les Frères Musulmans.
On pourrait publier ici une liste de toutes les protestations depuis 2011 et l’on resterait alors bouche bée d'admiration et de respect pour le courage acharné de tous ces gens qui s'aventurent sur la voie de la révolte. Les faits sont évidemment importants, mais bien en premier lieu pour les individus qui les ont vécus. Comme on l’a déjà dit, la révolte transforme l'homme. Et ce n'est qu'en considérant ces faits comme des expériences vécues par des individus qu'aussi nous, ici, dans ce contexte pacifié, on peut y prendre goût. Cela nous explique que nous ne devrions pas attendre que des masses descendent peut-être dans les rues, mais que nous pouvons, ici et maintenant, nous insurger contre ce qui nous opprime.
On ne dressera pas le panorama de tous les blocages (de routes, de chemins de fer, de métros...), de tous les pillages, grèves, affrontements, manifestations, attaques (mentionnons juste au passage les attaques contre le palais présidentiel)... Nous préférons diriger notre regard vers la profondeur et nous arrêter encore un peu sur les questions d'insurrection et de révolution. Si on ne se pose pas de telles interrogations, on risque de tomber dans le piège que le pouvoir nous a préparé. On risque de lire la révolution égyptienne comme un spectacle politique, comme une « opposition » face à un pouvoir politique, par exemple les Frères Musulmans, tandis que des choses bien plus profondes sont en cours. On risque de ne pas comprendre que ce qui s'est passé le 30 juin 2013 était tout sauf dans les mains de l'armée ou d'une opposition politique, mais que ces salauds ont arraché le soulèvement des mains des opprimés en révolte.
Dépasser le spectacle que les médias nous présentent signifie dépasser les morceaux prémâchés qu'ils nous débitent. Cela implique de partir soi-même à la recherche de ce qui s'est en train de se passer, d’utiliser notre propre cerveau et surtout de ne pas s'en remettre aux mots dont le pouvoir nous bombarde. Celui qui écoute le langage du pouvoir croira que le 30 juin des millions d’Egyptiens sont descendus dans la rue pour exiger des « élections présidentielles anticipées », et que l'intervention de l'armée a mis fin au pouvoir politique des Frères Musulmans. Mais il s'agit là d'une tromperie, une grande duperie nationaliste et politique, propagée et préparée depuis quelque temps.
L'armée n'est pas l'ami du peuple, c'est une institution vouée à la défense de l’État et qui prend donc la défense de l'ordre social. Et la chose tragique, c'est que cette armée, celle-là même qui est à l'origine de plusieurs bains de sang lorsqu’elle était au pouvoir de 2011 à 2012, a réussi à faire croire à une grande partie des gens qu'elle est aussi l'ami du peuple. Ils ont fait croire que c'étaient des généraux qui avaient chassé les Frères Musulmans, tandis que ce n'était qu'un grand show. C'est le mouvement révolutionnaire dans la rue, ce mouvement qui a combattu cette dernière année comme un lion tellement sauvage et des dents tellement acérées, c'est ce mouvement qui a provoqué la chute des Frères Musulmans. Le courage et la ténacité des révolutionnaires et des opprimés en révolte ont fait croître quelque chose de grand. C'était dans l'air depuis longtemps : le pouvoir tomberait à nouveau. La campagne politique Tamarod(une coalition de partis politiques à l'origine de l'appel du 30 juin) est lancée au moment propice pour arracher la révolution des mains de la rue et pour la transformer en spectacle politique. Un spectacle entre partis politiques, entre présidents, entre élections et parlements. L'armée, d'ailleurs propriétaire de 40% de l'économie égyptienne, est a pris le train en marche dans un seul but : sauver l’État et l'ordre de la révolution sociale.
Le 30 juin a marqué une nouvelle phase. Il est important de s’y pencher, car la révolution est menacée de toute part et de façon sérieuse. Tout d'abord par une des plus puissantes armée du monde qui appelle à une guerre civile, uniquement pour détourner l'attention de la révolution et de protéger ainsi les richesses et les privilèges de la rage dévorante de la rue. La révolution se trouve ensuite devant les tirs de barrage d'une des plus puissantes idéologies du monde : celle de la démocratie. La démocratie, qui a comme seul but de préserver la paix entre oppresseurs et opprimés. Qui appelle les gens à aller voter, à choisir leurs oppresseurs, qui stipule qu'on peut manifester pacifiquement, qui transforme tout le monde en mouton. Et donc : aiguisons nos dents de lion, faisons feu de tout bois de cette nation égyptienne qui admire l'armée, faisons feu de tout bois de tous les partis politiques et idéologies, de tous les leaders, religieux ou laïques. Et trouvons des réponses aux exigences de la révolution sociale. Poussons-la en avant, audacieusement, avec du culot, convaincus. Car c'est uniquement la révolution sociale qui pourrait nous approcher de la fin de l'oppression.
Il y a aussi des gens qui descendent dans la rue pour s'opposer à l'armée tout comme aux Frères Musulmans, qui se battent pour la poursuite de la révolution, pour ses revendications : pain, liberté et justice sociale. Que chacun cherche les façons qu'il considère comme opportunes pour exprimer sa solidarité avec ce mouvement. A bas l'armée, à bas les Frères Musulmans, à bas l’état et tout pouvoir ! ERHAL !
Le quartier de haute sécurité détruit mes potes
Je suis détenu à Bruges, j'ai purgé 10 ans, ils m'ont fait purger fond de peine, mais dans deux semaines, le 24 août 2013, à 18h, je serai dehors.
Il y a quelques jours, on est venu me dire qu'ils ont descendu mon pote d'enfance Yousri El Attar à la cave, au QHS ici à la prison de Bruges. Ils lui avaient collé une mesure disciplinaire. Sur le papier qui justifie la prise de la mesure, il y avait seulement marqué: Hakim Ghazouani, mon nom, et rien d'autre. Ne me dis pas que c'est une raison ça, c'est un truc de fou.>
Yousri est un détenu qui ne se laisse pas faire, il en vient donc régulièrement aux mains avec les matons. À Saint-Gilles, il avait été enfermé à l'aile B, c'est l'aile stricte. Il n'en pouvait plus, deux douches par semaine et souvent même moins encore, et des gardiens qui tapent les détenus pour un rien. Comme plein d'autres, il voulait son transfert et il a dû l'arracher de la direction. Il a tapé cinq gardiens, et deux ont porté plainte. Il va sûrement encore ramasser pour ça. Arrivé il y a trois semaines à la prison de Bruges, il a été enfermé dans l'aile 31, c'est là où on est tout seul en cellule. Une aile de strict avec une dizaine de cellules.
La direction sait très bien comment il est, les matons aussi. Alors ils l'ont cherché, ils l'ont cherché jusqu'à ce qu'il pète les plombs. Lui coller une mesure sans qu'il n'ait rien fait, lui dire voilà c'est tout, maintenant tu ne sors plus, ils savaient très bien qu'il n'allait pas laisser ça comme ça. Alors il a arraché sa cellule, et il s'est coupé le ventre avec une Gillette. C'est eux qui l'ont poussé à faire ça. Ils veulent le mettre à bout, ils le provoquent.
Normalement, la procédure pour un placement à l'aile de haute sécurité ici passe par le Ministre de la Justice. Pour faire descendre Yousri, il n'a fallu qu'un coup de fil de la directrice De Loof à Hans Meurisse (directeur-général des prisons). Il a directement dit: ok, amène-le au QHS. Chaque prison a sa propre loi, ici c'est envoyer des gens au QHS pour rien du tout. Ils sont venus le prendre le matin, après le préau, et ils l'ont descendu à la cave.
J'ai su échanger quelques mots avec lui par la fenêtre et j'ai entendu à sa voix qu'il ne peut plus supporter l'isolement. « Ils s'acharnent vraiment sur moi, c'est pas possible » me disait-il. Je le connais depuis qu'on est gamin, je sais quand il est ok et quand ça va vraiment pas. Là ça va vraiment pas. En plus il y a des chefs qui me disent qu'il le cherche lui-même, qu'il est bien là-bas, ils doivent être malades dans leurs têtes.
Dans ce QHS, ils sont en train de rendre des types fous. Ils veulent le tuer, avec leurs psychiatres, et leurs médicaments, c'est eux qui lui donnent tout ça. En ce moment, aucune personne enfermée ne peut avoir la visite, sauf un type qui se tient bien à carreaux. Pour obtenir un transfert de là-bas, un autre détenu a fait courir le bruit que quelques grosses têtes avec de larges peines enfermées là-bas voulaient s'évader, et depuis, plus aucune visite. C'est un mensonge total. Les gars-là n'ont rien, il y a des fouilles de cellule tous les jours.
Cette directrice De Loof qui lui a collé la mesure vient tout juste de revenir des vacances prolongées. Le 23 février 2013, elle avait ramassé une pèche d'un détenu après qu'elle lui ait annoncé que son régime allait s'endurcir. Elle a eu le nez pété, le gars a été mis au QHS et elle a pris des vacances. Cela ne fait que 2-3 semaines qu'elle est revenue et elle s'acharne vraiment contre tout le monde, comme une pitbull. On dirait qu'elle laisse son cœur dans le casier quand elle rentre ici.
Quand j'ai entendu que mon pote se trouve là, pour rien du tout en plus, ça m'a mis les nerfs, je ne peux pas laisser passer ça. Mais t'inquiètes, je n'oublie rien.
Franchement, c'est quoi ça? Enfermer des gens à la haute sécurité pour des conneries à deux balles, c'est ridicule. Il faut que ça s'arrête. Les personnes qui décident de tout ça sont vraiment indignes.
Les gens doivent savoir ce qui se passe ici...
6 août 2013, prison de Bruges, Hakim Ghazouani
Il y a quelques jours, on est venu me dire qu'ils ont descendu mon pote d'enfance Yousri El Attar à la cave, au QHS ici à la prison de Bruges. Ils lui avaient collé une mesure disciplinaire. Sur le papier qui justifie la prise de la mesure, il y avait seulement marqué: Hakim Ghazouani, mon nom, et rien d'autre. Ne me dis pas que c'est une raison ça, c'est un truc de fou.>
Yousri est un détenu qui ne se laisse pas faire, il en vient donc régulièrement aux mains avec les matons. À Saint-Gilles, il avait été enfermé à l'aile B, c'est l'aile stricte. Il n'en pouvait plus, deux douches par semaine et souvent même moins encore, et des gardiens qui tapent les détenus pour un rien. Comme plein d'autres, il voulait son transfert et il a dû l'arracher de la direction. Il a tapé cinq gardiens, et deux ont porté plainte. Il va sûrement encore ramasser pour ça. Arrivé il y a trois semaines à la prison de Bruges, il a été enfermé dans l'aile 31, c'est là où on est tout seul en cellule. Une aile de strict avec une dizaine de cellules.
La direction sait très bien comment il est, les matons aussi. Alors ils l'ont cherché, ils l'ont cherché jusqu'à ce qu'il pète les plombs. Lui coller une mesure sans qu'il n'ait rien fait, lui dire voilà c'est tout, maintenant tu ne sors plus, ils savaient très bien qu'il n'allait pas laisser ça comme ça. Alors il a arraché sa cellule, et il s'est coupé le ventre avec une Gillette. C'est eux qui l'ont poussé à faire ça. Ils veulent le mettre à bout, ils le provoquent.
Normalement, la procédure pour un placement à l'aile de haute sécurité ici passe par le Ministre de la Justice. Pour faire descendre Yousri, il n'a fallu qu'un coup de fil de la directrice De Loof à Hans Meurisse (directeur-général des prisons). Il a directement dit: ok, amène-le au QHS. Chaque prison a sa propre loi, ici c'est envoyer des gens au QHS pour rien du tout. Ils sont venus le prendre le matin, après le préau, et ils l'ont descendu à la cave.
J'ai su échanger quelques mots avec lui par la fenêtre et j'ai entendu à sa voix qu'il ne peut plus supporter l'isolement. « Ils s'acharnent vraiment sur moi, c'est pas possible » me disait-il. Je le connais depuis qu'on est gamin, je sais quand il est ok et quand ça va vraiment pas. Là ça va vraiment pas. En plus il y a des chefs qui me disent qu'il le cherche lui-même, qu'il est bien là-bas, ils doivent être malades dans leurs têtes.
Dans ce QHS, ils sont en train de rendre des types fous. Ils veulent le tuer, avec leurs psychiatres, et leurs médicaments, c'est eux qui lui donnent tout ça. En ce moment, aucune personne enfermée ne peut avoir la visite, sauf un type qui se tient bien à carreaux. Pour obtenir un transfert de là-bas, un autre détenu a fait courir le bruit que quelques grosses têtes avec de larges peines enfermées là-bas voulaient s'évader, et depuis, plus aucune visite. C'est un mensonge total. Les gars-là n'ont rien, il y a des fouilles de cellule tous les jours.
Cette directrice De Loof qui lui a collé la mesure vient tout juste de revenir des vacances prolongées. Le 23 février 2013, elle avait ramassé une pèche d'un détenu après qu'elle lui ait annoncé que son régime allait s'endurcir. Elle a eu le nez pété, le gars a été mis au QHS et elle a pris des vacances. Cela ne fait que 2-3 semaines qu'elle est revenue et elle s'acharne vraiment contre tout le monde, comme une pitbull. On dirait qu'elle laisse son cœur dans le casier quand elle rentre ici.
Quand j'ai entendu que mon pote se trouve là, pour rien du tout en plus, ça m'a mis les nerfs, je ne peux pas laisser passer ça. Mais t'inquiètes, je n'oublie rien.
Franchement, c'est quoi ça? Enfermer des gens à la haute sécurité pour des conneries à deux balles, c'est ridicule. Il faut que ça s'arrête. Les personnes qui décident de tout ça sont vraiment indignes.
Les gens doivent savoir ce qui se passe ici...
6 août 2013, prison de Bruges, Hakim Ghazouani
En lutte contre les régimes spéciaux dans les prisons
Depuis quelque temps, l'administration pénitentiaire cherche à appliquer des régimes individuels spéciaux pour mater les prisonniers récalcitrants, c'est-à-dire les prisonniers qui ne se laissent pas faire, qui n'acceptent pas d'être humiliés par les gardiens ou les juges, qui ne participent pas au sale jeu de balancer, qui ne se résignent pas aux conditions toujours affreuses des geôles de la démocratie belge.
En plus des modules d'isolement, ces vraies prisons à l'intérieur de la prison, à Bruges et à Lantin, plusieurs directions ont fait construire ou aménager des ailes ou des cellules de haute sécurité, comme à Nivelles, Ittre ou l'aile B à Saint-Gilles. Il s'agit souvent de ce qu'ils appellent des « cachots aménagés » : un cachot avec quelques trucs en plus, mais un cachot tout de même. Et si « normalement » la punition du cachot ne dépasse pas 14 jours, certains détenus peuvent se trouver dans ce genre de cachot pendant des mois, voire des années. C’est par exemple le cas de notre camarade de lutte Farid Bamouhammad, enterré dans un cachot à Nivelles depuis plus de 4 mois. Aucune direction, aucun gardien ne lui pardonne sa fierté et sa volonté inébranlable de ne pas accepter les vexations, de rendre coup pour coup s'il le faut, de ne pas marcher avec les mécanismes de délation et d’abus entre prisonniers. Voici comment il décrit sa situation et celle d'autres détenus : « C'est d'une violence inouïe ici. Tous les jours des gens sont tabassés. On vous laisse crever à petit feu dans un cachot, et si vous ne faites pas quelque chose, si vous ne vous occupez pas de n'importe quelle manière, vous avez dur. Vous devenez fou. »
Nordin Benallal est enfermé dans ce type de « cachot aménagé » à Ittre depuis octobre 2011, cela fera bientôt deux ans. Depuis octobre 2007, Nordin se trouve en isolement permanent, du QHS en Hollande à celui de Bruges, pour atterrir encore dans un cachot sans fenêtre, sans air frais. Toujours à Ittre, les travaux de réaménagement sont en cours pour mettre en place une aile de haute sécurité et y enfermer 30 détenus. Un prisonnier d’Ittre décrit l'aile ainsi : « Ils vont y mettre des gens qui dérangent, comme à Bruges, ce sera tout à fait pareil, c'est ignoble. »
La stratégie du chef des prisons belges, l'infâme Hans Meurisse, c'est de disperser géographiquement et mentalement les détenus combatifs, et de les soumettre à des régimes individuels d'isolement pour les séparer du reste de la population carcérale. Il compte ainsi briser les liens de solidarité et la dignité des combattants. Une liste noire a même été dressée pour déterminer la « dangerosité du détenu » et de lui appliquer les exceptions (légales ou moins légales) de mise à l’écart. Beaucoup de prisonniers se trouvent en isolement, avec des suivis particuliers et de permanentes mesures disciplinaires à leur encontre, sans que leur histoire soit connue, même à l'intérieur de la prison.
Si ces prisonniers combattent jour après jour pour rester debout et de ne pas étouffer, pour continuer à désirer la liberté et de ne pas succomber à la répression, il tient à nous qui sommes dans la rue, de leur apporter notre solidarité et notre soutien. Face à la répression et la torture, nous opposons la violence libératrice contre tout ce qui fait tourner la machine carcérale. Que la ténacité des prisonniers en lutte face à l'administration pénitentiaire nous encourage à la hardiesse révoltée envers cette société-prison.
Pour plus de nouvelles, des lettres de prisonniers, des actions etc., vous pouvez aller regarder aussi sur www.lacavale.be.
En plus des modules d'isolement, ces vraies prisons à l'intérieur de la prison, à Bruges et à Lantin, plusieurs directions ont fait construire ou aménager des ailes ou des cellules de haute sécurité, comme à Nivelles, Ittre ou l'aile B à Saint-Gilles. Il s'agit souvent de ce qu'ils appellent des « cachots aménagés » : un cachot avec quelques trucs en plus, mais un cachot tout de même. Et si « normalement » la punition du cachot ne dépasse pas 14 jours, certains détenus peuvent se trouver dans ce genre de cachot pendant des mois, voire des années. C’est par exemple le cas de notre camarade de lutte Farid Bamouhammad, enterré dans un cachot à Nivelles depuis plus de 4 mois. Aucune direction, aucun gardien ne lui pardonne sa fierté et sa volonté inébranlable de ne pas accepter les vexations, de rendre coup pour coup s'il le faut, de ne pas marcher avec les mécanismes de délation et d’abus entre prisonniers. Voici comment il décrit sa situation et celle d'autres détenus : « C'est d'une violence inouïe ici. Tous les jours des gens sont tabassés. On vous laisse crever à petit feu dans un cachot, et si vous ne faites pas quelque chose, si vous ne vous occupez pas de n'importe quelle manière, vous avez dur. Vous devenez fou. »
Nordin Benallal est enfermé dans ce type de « cachot aménagé » à Ittre depuis octobre 2011, cela fera bientôt deux ans. Depuis octobre 2007, Nordin se trouve en isolement permanent, du QHS en Hollande à celui de Bruges, pour atterrir encore dans un cachot sans fenêtre, sans air frais. Toujours à Ittre, les travaux de réaménagement sont en cours pour mettre en place une aile de haute sécurité et y enfermer 30 détenus. Un prisonnier d’Ittre décrit l'aile ainsi : « Ils vont y mettre des gens qui dérangent, comme à Bruges, ce sera tout à fait pareil, c'est ignoble. »
La stratégie du chef des prisons belges, l'infâme Hans Meurisse, c'est de disperser géographiquement et mentalement les détenus combatifs, et de les soumettre à des régimes individuels d'isolement pour les séparer du reste de la population carcérale. Il compte ainsi briser les liens de solidarité et la dignité des combattants. Une liste noire a même été dressée pour déterminer la « dangerosité du détenu » et de lui appliquer les exceptions (légales ou moins légales) de mise à l’écart. Beaucoup de prisonniers se trouvent en isolement, avec des suivis particuliers et de permanentes mesures disciplinaires à leur encontre, sans que leur histoire soit connue, même à l'intérieur de la prison.
Si ces prisonniers combattent jour après jour pour rester debout et de ne pas étouffer, pour continuer à désirer la liberté et de ne pas succomber à la répression, il tient à nous qui sommes dans la rue, de leur apporter notre solidarité et notre soutien. Face à la répression et la torture, nous opposons la violence libératrice contre tout ce qui fait tourner la machine carcérale. Que la ténacité des prisonniers en lutte face à l'administration pénitentiaire nous encourage à la hardiesse révoltée envers cette société-prison.
Pour plus de nouvelles, des lettres de prisonniers, des actions etc., vous pouvez aller regarder aussi sur www.lacavale.be.
Brèves du désordre 39
Action préventive – Début juillet, voilà les vacances scolaires. Mais tout le monde n’a pas oublié la routine de l'école avec son lot de punitions, d’ennui, de réprimandes, de concurrence, d’autorité. Ainsi, un feu a ravagé l'annexe d'une école secondaire à Marcinelle (Charleroi).
Riposte – Pendant la nuit, un cocktail molotov est jeté contre le bureau d'assurance ABC Insurance. Même les petits malins de la filiale se sont dit qu'il s'agissait probablement d'un client qui ne devait pas être très content de leurs magouilles et de leurs fourberies.
Hors de leurs griffes – Un jeune, condamné et recherché pour plusieurs braquages, rendait visite à sa famille à Molenbeek quand deux serviteurs de l'ordre ont tenté de l'interpeller. Ses frères ont fait barrage pour empêcher son arrestation. Les flics ont sorti leurs lacrymogènes et ont aspergé l'entrée de la maison. Rejoints par une dizaine de poulets en plus, ils ont pénétré dans la maison familiale... mais n'ont pas trouvé le fugitif. Par contre, ils se sont bien lâchés contre la famille : rien n'est trop infâme pour ces porcs. Nous saluons cette résistance acharnée et souhaitons bon courage au fugitif.
Dans leurs gueules – Une patrouille de police pensait arrêter tranquillement un jeune homme à Saint-Josse, mais elle a été attaquée par des dizaines d'autres individus en effectuant l'interpellation. Un policier au moins a dû être transféré à l'hôpital. Une personne a été arrêtée. Ailleurs en Belgique, à Houthalen dans un quartier « sensible », un homme de 43 ans a été interpellé après avoir jeté des blocs de béton sur des patrouilles de police qui passait en dessous d'un pont. Après plusieurs incidents du genre, la présence policière a été renforcée dans le quartier.
Feu aux cellules – Dans les prisons de Tournai, Turnhout et Anvers, des détenus ont mis le feu à des cellules pour dénoncer les conditions de détention ou provoquer des transferts. Comme si la privation de liberté n’était déjà pas suffisamment horrible, les conditions de détention continuent à se dégrader : surpopulation, installations sanitaires défectueuses, humiliations et violences de la part des gardiens, punitions... A Forest, une tentative d'évasion a malheureusement échoué.
Nous ne subirons pas vos humiliations - La dernière semaine de juin 2013, des visiteurs/trices faisant la queue devant la prison de Saint-Gilles remarquent une voiture avec des vitres teintées garée en face. Il n’a pas fallu longtemps pour qu’ils et elles se rendent comptent qu’il s’agit en fait d’une voiture de police, prenant en photo tous les gens qui se rendent à la visite. La colère monte, la voiture est encerclée, on tape dessus... et pour éviter le pire, les policiers se barrent.
Riposte – Pendant la nuit, un cocktail molotov est jeté contre le bureau d'assurance ABC Insurance. Même les petits malins de la filiale se sont dit qu'il s'agissait probablement d'un client qui ne devait pas être très content de leurs magouilles et de leurs fourberies.
Hors de leurs griffes – Un jeune, condamné et recherché pour plusieurs braquages, rendait visite à sa famille à Molenbeek quand deux serviteurs de l'ordre ont tenté de l'interpeller. Ses frères ont fait barrage pour empêcher son arrestation. Les flics ont sorti leurs lacrymogènes et ont aspergé l'entrée de la maison. Rejoints par une dizaine de poulets en plus, ils ont pénétré dans la maison familiale... mais n'ont pas trouvé le fugitif. Par contre, ils se sont bien lâchés contre la famille : rien n'est trop infâme pour ces porcs. Nous saluons cette résistance acharnée et souhaitons bon courage au fugitif.
Dans leurs gueules – Une patrouille de police pensait arrêter tranquillement un jeune homme à Saint-Josse, mais elle a été attaquée par des dizaines d'autres individus en effectuant l'interpellation. Un policier au moins a dû être transféré à l'hôpital. Une personne a été arrêtée. Ailleurs en Belgique, à Houthalen dans un quartier « sensible », un homme de 43 ans a été interpellé après avoir jeté des blocs de béton sur des patrouilles de police qui passait en dessous d'un pont. Après plusieurs incidents du genre, la présence policière a été renforcée dans le quartier.
Feu aux cellules – Dans les prisons de Tournai, Turnhout et Anvers, des détenus ont mis le feu à des cellules pour dénoncer les conditions de détention ou provoquer des transferts. Comme si la privation de liberté n’était déjà pas suffisamment horrible, les conditions de détention continuent à se dégrader : surpopulation, installations sanitaires défectueuses, humiliations et violences de la part des gardiens, punitions... A Forest, une tentative d'évasion a malheureusement échoué.
Nous ne subirons pas vos humiliations - La dernière semaine de juin 2013, des visiteurs/trices faisant la queue devant la prison de Saint-Gilles remarquent une voiture avec des vitres teintées garée en face. Il n’a pas fallu longtemps pour qu’ils et elles se rendent comptent qu’il s’agit en fait d’une voiture de police, prenant en photo tous les gens qui se rendent à la visite. La colère monte, la voiture est encerclée, on tape dessus... et pour éviter le pire, les policiers se barrent.
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