Tunisie – Fin avril, des prisonniers ont mis le feu aux prisons de Gafsa et Kasserine. 550 prisonniers ont alors saisi l’occasion pour se casser des tristes cellules du nouveau régime. (Rappelons aussi que lors du soulèvement, 11 000 prisonniers s’étaient évadés.) Une semaine après les mutineries de Gafsa et de Kasserine, des nouvelles nous sont parvenues et nous laissaient entendre que dans plusieurs villes et régions, des nouvelles émeutes ont éclaté contre le « gouvernement provisoire ». Sous des cris comme « Liberté ! » et « Vive la révolution ! », des milliers de gens masqués se sont affrontés aux forces de l’ordre, ont pillé et saccagé des bâtiments administratifs et commerciaux et incendié au moins six commissariats. Tout comme son prédécesseur Ben Ali, le nouveau gouvernement a décrété l’état de siège.
Argentine – Un lundi matin, la circulation ferroviaire des banlieues pauvres vers la capitale Buenos Aires été gravement perturbée suite à un incident. Beaucoup de trains étaient retardés ou supprimés, des milliers de voyageurs restaient bloqués. Et alors la résignation a laissé place à la colère. A trois endroits, des voyageurs ont saccagé la gare, pillé les distributeurs de titres de transport et incendié plusieurs wagons de train.
Inde – Dans la région de Konkan, depuis un certain temps, des protestations virulentes de la population locale sont en cours contre le projet de construction d’une nouvelle centrale nucléaire par le gouvernement indien en partenariat avec l’entreprise française Areva. Il y a quelques semaines, de graves émeutes ont éclaté. Des manifestants ont mis le feu à des bâtiments étatiques et des commerces. Lors du siège du commissariat de police, des policiers ont ouvert le feu, tuant un manifestant. L’Etat craint que les milliers d’opposants à la centrale nucléaire se soient déjà accaparés d’armes et de munitions en pillant d’autres commissariats. Il a dès lors déclaré l’état de siège permanent.
Grèce – Début mai, de nouvelles manifestations de milliers de personnes contre les mesures d’austérité du gouvernement socialiste ont paralysé plusieurs villes. Surtout à Athènes, les affrontements avec les forces de l’ordre furent très violents. Plus de 100 personnes ont été blessées et ont dû être hospitalisées, un compagnon anarchiste est toujours dans le coma (la police lui a cassé le crâne). Entretemps, des groupes fascistes, avec le soutien de la police, se sont lancés dans une offensive sans précédant à l’encontre des immigrés : deux immigrés ont été assassinés, des dizaines d’autres ont été blessés à coups de bâtons et de couteaux, la maison d’une famille immigrée a été incendiée. Par ailleurs, plusieurs squats et centres anarchistes ont été attaqués par les fascistes. La ville est sous haute tension et beaucoup repensent à décembre 2008, lorsqu’un jeune compagnon a été assassiné par la police, déclenchant pendant des semaines une vaste révolte de milliers de gens. D’ailleurs, les anarchistes grecs appellent à des actions de solidarité internationales.