Huye, hombre, huye de Xosé Tarrío

« De toute façon, n’importe quelle tentative valait mieux que crever lentement dans une cellule, les bras croisés. Je préférais l’éventualité d’une rafale de mitraillette à la prison. La véritable valeur de la vie ne consistait pas à la préserver à tout prix, mais plutôt à la risquer dans la recherche de quelque chose de meilleur, d’une liberté authentique qui me donnerait la possibilité de me réaliser complètement. La vie se trouvait en dehors de ces murs. »

Huye, hombre, huye est le récit autobiographique de Xosé Tarrío González (1968-2005), un récit qui se déroule quasi exclusivement à l’intérieur des murs des prisons espagnoles. Tout comme pleins d’autres de la même naissance et génération que lui, Xosé, encore mineur, est incarcéré dans la prison pour un délit contre la propriété. A l’intérieur des murs, ses condamnations s’accumulent : meurtre d’un co-détenu, rébellion, révolte et une série interminable de tentatives d’évasion. Ils le traînent de prison en prison, il vit toutes ces années en isolement, mais ils n’arrivent pas à apaiser son esprit combatif, son éthique et son désir de liberté. Même pas quand ils rentrent lui et d’autres détenus rebelles dans l’effrayant module FIES. Ce module d’isolement a été créé parce que dans cette période, des mutineries, évasions, prises d’otage, luttes pour des meilleurs conditions et la liberté sévissaient dans les prisons espagnoles. Le livre témoigne d’un ferme courage et d’une claire intelligence, de quelqu’un qui réussit à rester soi-même même quand ils essayent de le broyer et à maintenir vivant des rapports intenses de camaraderie et de solidarité.

Huye, hombre, huye, chronique de l’enfermement, 310 p., disponible à la bibliothèque anarchiste Acrata, 4 euros.